Marco Ciargo - Poema Sinfónico Eléctrico

Jusqu’à maintenant, les nombreuses tentatives cherchant à faire cohabiter rock et musique classique n’ont jamais été vraiment satisfaisantes. Le côté pompeux et maniéré prend souvent les devants, et il est difficile d’éviter les fautes de goûts qui jonchent le concept. Alors, quand un guitariste compose seul une « suite symphonique » aux allures de concerto pour son instrument fétiche, on se dit que le risque de tomber dans le mielleux est grand. Les souvenirs d’Yngwie J. Malmsteen sont évidents, il y a de quoi être méfiant…

La démonstration technique et le shred à outrance sont, au moins, mis de côté, Marco Ciargo cherchant à privilégier  les mélodies et la fluidité. Or, sur ce point-là, le néant n’est pas bien loin… Les recettes et les clichés du « néo-classique » sont appliqués à la lettre, appuyés par des embardées de violons sans audace, sentant le sirop à plein nez.

Si la guitare électrique sait se mettre en retrait, afin de permettre de profiter pleinement des arrangements orchestraux très pauvres qui assurent le strict minimum, le manque flagrant de nuances et de variations rend le disque d’une monotonie assommante. Cerise sur le gâteau, la partition d’orchestre n’est pas jouée par un véritable ensemble, tout étant exécuté par un logiciel. On en vient presque à se demander si ce n’est pas la meilleure idée de cet album, tant une mauvaise interprétation aurait pu plomber l’ensemble de façon encore plus forte.

Ce genre d’expérience peut donc rapidement frôler la caricature tant les risques sont grands. Pour réussir, et certains l’ont prouvé comme feu Michael Kamen avec Metallica et Pink Floyd ou « Exit Permit » d’Isildurs Bane, etc., il est nécessaire de s’engager dans un réel travail d’arrangement, avec une connaissance de l’orchestre qui permet de tirer parti au mieux de ses possibilités. Marco Ciargo est hélas vraiment très loin de toutes ces références.