Senni Eskelinen Stringpurée Band - Senni Eskelinen Stringpurée Band

Sorti le: 13/11/2010

Par Florent Simon

Label: Texicalli

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Senni Eskelinen est une jolie finlandaise de vingt-quatre ans qui a grandi dans l’univers de la musique traditionnelle en enchaînant les écoles de musique et les concours locaux d’ensembles classiques. C’est en entrant au département Folk de l’Académie Sibelius qu’elle se trouve une vocation dans l’art du kantele, dont la sonorité oscille entre le dulcimer et le clavecin, et s’y spécialise. En l’amplifiant et le réactualisant dans son pays, elle obtient une notoriété grâce à son talent et quelques participations (avec Nightwish notamment).

C’est en 2008 qu’elle monte le Stringpurée Band en compagnie de Niko Votkin et Kalle Ylitalo. Ce trio kantele/basse/batterie est une combinaison singulière et pour le moins intrigante dans ce pays habitué aux groupes de metal plus tranchants qui font la renommée des pays nordiques ! La formation finnoise mélange ainsi musique classique, éléments traditionnels et rock progressif, le tout agrémenté d’arrangements psychédéliques et modernes, tandis qu’Otto Eskelinen et Emilia Lajunen ajoutent leur touche personnelle avec banjo, violon ou farfisa syntorchestra.

Ce premier album regorge de ce curieux mélange entre pop rock et musique d’un autre siècle, se positionnant quelque part entre ces deux pôles avec d’un côté, basses traitées avec pléthore d’effets, batterie impeccable, et de l’autre une touche volontairement vétuste qui sent les boiseries d’une maison hantée ou les moulures d’un hôtel particulier du grand siècle. Le kantele fait effectivement penser tantôt à un clavecin plein de malice, tantôt à une harpe délicatement utilisée ; dans tous les cas, il se détache largement des autres instruments intégrés dans un groupe de rock.

Malgré l’accroche allumeuse que constitue « Embers », les alternances entre rythmes binaires et asymétriques plaisants ou les mélodies efficaces et denses, cet essai ne bénéficie pas d’une lecture musicale claire. Le résultat est laborieux, flou et laisse un goût d’inachevé. L’entrelacement des influences est fin mais parfois hésitant. Un défaut qu’une écoute répétée pourra gommer et qui sera atténué avec Fedja, leur second album publié récemment et bien plus recommandé.