Olivier Calmel Quartet - Empreintes

Si la curiosité et la polyvalence (musiques de film notamment) restent des qualités indéniables, elles peuvent aussi constituer un écueil étonnant lorsqu’il s’agit de signer un disque où la cohérence et l’homogénéité du propos s’avèrent souvent déterminantes. Enregistré avec son quartet atypique (contrebasse, batterie, violon, piano), parfois secondé par des invités de choix, Empreintes témoigne de cette richesse d’influences, mais surtout de la capacité d’Olivier Calmel à en jouer sans se perdre.

En parvenant à traiter avec une égale maîtrise la mélodie dans toute sa splendeur (notamment au cœur des « Trois messes basses » empruntées avec talent à son père) d’un côté, et les rythmes trépidants de l’autre, le jazzman démontre l’étendue de son répertoire. Il laisse surtout une place bienvenue au violon qui, en accord avec la contrebasse, parvient à sublimer des moments cinématographiques telle que l’introduction tout en douceur de « Epistrophe ».

Compositeur et leader sur le papier, le pianiste se fond tout en discrétion au sein de sa formation, afin de mieux mettre en valeur un travail de groupe accompli qui prend davantage d’ampleur sur le magnifique « Travelling Mafate », où l’apport de l’accordéon et des sonorités orientales rappellent la sensualité d’un Renaud Garcia-Fons à son meilleur. Quelques éclats sublimes, un petit clin d’œil discret à John Coltrane sur le dernier morceau, autant de raisons de s’intéresser au travail d’Olivier Calmel, passé et à venir.