The Black Noodle Project - Ready to Go
Sorti le: 06/10/2010
Par Florent Simon
Label: B-Smile Records
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Repérée et lancée par Musea en 2004, la bande de Jérémie Grima est désormais sous la tutelle des Polonais d’Oskar Productions et revient sur la ligne de départ avec Ready to Go, sa quatrième production attendue autant par la critique que par les fans, suite à son précédent ouvrage Eleonore, qui avait quelque peu divisé les foules par une approche plus froide et violente, aux limites du metal.
Ce nouvel album propose ainsi une musique aérienne sur fond de guitares joyeusement saturées, dans une veine gonflée de psychédélisme et du metal le plus noble. Fortement dominé par la mélancolie portée par des paroles ayant pour trait commun l’absence et la perte des êtres chers, ses ballades (« The One ») et ses instrumentaux (« I’ll be gone », « Farewell ») parviendront à toucher la corde sensible des rockeurs mélomanes, à la manière d’un Anathema.
The Black Noodle Project joue à l’alchimiste sur ces dix morceaux, combinant par exemple sur « Rishikesh / Liverpool / Rishikesh » Gong, The Chemical Brothers et Iron Maiden, jongle avec assurance sur « Asymmetrical Vision » et ses boucles de guitares hypnotiques, donne des frissons sur « The One » et « I’ll Be Gone », quand les musiciens ne décrassent pas les enceintes sur fond de critique sociale avec « The World We Live in ».
Si « From Out of Nowhere », la reprise de Faith No More, ne tient pas toutes ses promesses (n’est pas Mike Patton qui veut), le plat de résistance « Ready to go » et ses vingt minutes cumulées représente enfin la vitrine d’un véritable savoir-faire en matière d’ambiances et de production léchée. Pourtant le titre relève d’une ambigüité chronique pour les groupes d’aujourd’hui tiraillés entre l’influence des grands et le syndrome de paraphrase musicale : le passage central du chorus évoque ainsi fortement celui d’« Echoes » de Pink Floyd.
Peut-on dès lors parler d’hommage ? Voilà une constante actuelle qui pousse finalement un grand nombre à atteindre The Dark Side of the Moon, invariable jardin d’Éden, tout en gardant de sa personnalité. Les Français parviennent toutefois à s’en sortir en noyant le poisson par un propos plus personnel, confortant davantage leur place dans le paysage progressif hexagonal tout en s’assurant une reconnaissance croissante.