The Watch - Planet Earth?
Sorti le: 14/05/2010
Par Jérôme Walczak
Label: autoproduction
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Le paradoxe du chat de Schrödinger est une aimable plaisanterie à côté d’un album de The Watch. Petit aide-mémoire tiré de la physique quantique : « Ce chat peut être à la fois mort, mais vivant, aussi, en même temps ». The Watch, c’est un paradoxe similaire : ce groupe italien prouvant en effet que Genesis peut être à la fois mort, mais vivant, quand même… La définition du style est en effet d’une déroutante facilité : Planet Earth? est un mixage de Selling England By the Pound croisé avec Trespass, c’est-à-dire deux albums de Genesis période Peter Gabriel assez peu « emphatiques », qui privilégient les mellotrons accordés façon Tony Banks, les développements à la Steve Hackett souvent longs et se déroulant en plusieurs volets.
Dans ce disque, effectivement, pas de morceaux de bravoure, épiques et enveloppants à l’instar « Supper’s Ready » ou « Musical Box ». Cela n’enlève toutefois strictement rien à la virtuosité technique dont témoignent ces musiciens transalpins qui connaissent leur affaire, si bien qu’ils en restent néanmoins prévisibles, là où tant d’autres artistes moins intéressants tentent parfois sans succès une originalité qui ne sera que factice. Quelques audaces émergent toutefois, même si elles n’en demeurent pas moins strictement circonscrites à l’univers du groupe de Peter Gabriel : des petites ambiances un peu gore à la « The Lamia », par exemple, qui ne sont pas là pour déplaire et qui manquaient cruellement sur Vacuum (2004), album plus plat, moins hypnotique sans doute.
Planet Earth? est donc un disque qui ne réinvente pas la roue certes, mais qui reste finement exécuté, bien que redoutablement cloné. Normalement, dans le cahier des charges de la rédaction, cela pourrait augurer des pires sarcasmes. Que nenni ! The Watch promet d’agréables heures d’écoute addictives, mélodiques, bref, un plaisir qui ne peut permettre de pousser plus allant le brocard goguenard quoiqu’affectueux. Moralité : une descente en règle, mais une très bonne (et justifiée) note. Quantique, en somme !