Alan Parsons - Eye 2 Eye - Live in Madrid
Sorti le: 29/04/2010
Par Jean-Philippe Haas
Label: Frontiers Records
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Spécialisé dans la récupération d’anciennes gloires, le petit label italien devenu plutôt grand Frontiers Records se paie aujourd’hui Alan Parsons. Mal aimé dans son pays natal, le Britannique a toujours joui d’un joli succès hors des frontières du Royaume-Uni. Rien d’étonnant dès lors que ce concert de 2004, dédié à feu Eric Woolfson, co-fondateur du Alan Parsons Project, ait été enregistré sur la Plaza Mayor de Madrid. Dans un décor de rêve rempli d’une foule compacte, l’entreprise était vouée au succès. Et pourtant…
Alan Parsons est un rat de studio, l’aisance scénique n’est donc pas sa qualité première, on s’en aperçoit rapidement. PJ Olsson, le cheveu gras et la mine fripée tente bien d’insuffler un peu de dynamisme pour pallier l’absence de mouvement, mais rien n’y fait, la mayonnaise ne prend pas. La scène semble vide, dix fois trop grande pour cette demi-douzaine de musiciens statiques qui ne sortent de leur torpeur que lorsqu’ils ont la permission de pousser la chansonnette, ce qu’ils font fort bien au demeurant.
La mise en images de ce DVD restera probablement un cas d’école de ce qu’il faut éviter. Les jeux de lumière et l’éclairage en général sont dignes d’un stagiaire souffrant d’une mauvaise cataracte. Tout est désespérément sombre et fade, jusqu’à l’image qui manque cruellement de contraste. On ne félicitera pas davantage les cadreurs ni le responsable du montage. Alors que les plans larges ne brillent que rarement par leur pertinence, les plans rapprochés, à la stabilité déjà aléatoire, deviennent tout simplement odieux lorsque les fumigènes viennent s’incruster autour de la scène. Considérant les moyens mis en œuvre, le résultat flirte parfois avec l’amateurisme.
Heureusement, il reste pour sauver ce concert une bande son quasi irréprochable, un enchainement de ce qu’il y a de plus accessible et d’immédiat chez Alan Parsons. Si le DVD, assez court et dépourvu du moindre bonus, est définitivement inutile, la version CD représente en revanche un beau condensé de cette musique bien ancrée dans les années quatre-vingt jusque dans la coupe de cheveux du maître de cérémonie. Un beau cadeau de Noël pour faire découvrir au jeune cousin Kevin ce qui fit le succès d’Alan Parsons Project… De qui ?