Asia - Omega
Sorti le: 29/03/2010
Par Christophe Gigon
Label: Frontiers Records
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Après Fantasia: Live in Tokyo, le double enregistrement scénique sorti en 2007 et censé marquer son vingt-cinquième anniversaire, suivi d’un poussif Phoenix sorti en 2008, la formation originelle et mythique de ce supergroupe des années quatre-vingts remet le couvert avec une seconde tentative, pour le coup nettement plus fructueuse.
Faut-il rappeler que les quatre membres d’Asia figurent parmi les musiciens les plus prestigieux du landernau progressif classique ? John Wetton (UK, King Crimson), Steve Howe (Yes), Carl Palmer (E.L.P.) et Geoffrey Down (Buggles) – seul membre ayant été présent dans toutes les multiples configurations de ce groupe, qui a connu maints bouleversements depuis sa création au début des eighties – sont donc capables du meilleur quand ils le veulent. Les deux premiers albums, sortis respectivement en 1982 et 1983, sont là pour le prouver. Là où le bât blesse, c’est que nos cartes vermeil britanniques peuvent également faire preuve d’une rare complaisance en servant une molle soupe pop FM du plus mauvais goût : ce qu’ils ne se sont pas retenus de faire sur ce Phoenix au titre manifestement antiphrastique.
Heureusement, cette seconde production depuis la reformation possède toutes les qualités qui avaient jadis propulsé Asia vers les sommets des charts aux Etats-Unis : une production impeccable, des refrains imparables et surtout cette petite touche progressive apportée par Steve Howe qui rehausse la qualité générale de l’ensemble. Et le génial guitariste, quasiment absent sur le disque précédent, se taille la part du lion sur cet Omega qui fait, pour cette fois, renaître de leurs cendres ces merveilleux tics qui donnaient des hits.
Tout y est comme autrefois : la voix magistrale du bassiste John Wetton achève de donner un charme fou à cette douzaine de petites perles pop au revival assumé. Si nos vieux briscards décidaient de clore le chapitre Asia sur cette agréable galette, nul doute que la boucle serait bouclée de bien belle manière. La tradition est d’ailleurs respectée à la lettre : ce disque compact porte un titre en « a » comme aux plus grandes heures du groupe : Asia, Alpha, Arena et… Omega. Vous l’aurez compris, l’alpha et l’omega de ce quatuor surdoué se voient couplés dans ce dernier effort plus que convainquant à défaut d’être révolutionnaire.