Cédric Leroy - Eologie
Sorti le: 04/02/2010
Par Jérôme Walczak
Label: Musea
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Cédric Leroy est un parfait inconnu qui s’est lancé, non sans courage, dans la musique instrumentale conçue par ordinateur. Ses productions, caractérisées par une certaine candeur et teintées d’un doux optimisme, reviennent tout droit de la fin des années soixante-dix, période Oxygène de Jean-Michel Jarre.
Candeur ? C’est bien le seul terme véritablement à propos, lorsque cette suite de mélodies trop impersonnelles arrive à nos oreilles. Cette longue série (un peu moins d’une heure), produite de manière quelque peu brouillonne (les superpositions de claviers sont systématiquement recouvertes par un son tout droit tiré d’un documentaire du Centre de la Documentation Pédagogique Française – rappelez-vous, ces magnifiques reportages que projetaient les profs de bio lorsqu’elles voulaient expliquer à leurs ouailles la sexualité des nénuphars…), n’a plus rien à faire dans les années dix du XXIème siècle. C’est vieux, daté, et à la limite ennuyeux.
Le parti-pris est plus que légitime : évoquer lyriquement notre planète et la beauté des cormorans qui sèchent leurs ailes alourdies en les étendant face aux embruns iodés, c’est très à la mode. Mais les paysages sonores évoqués par ce jeune homme sont parfaits pour la bande originale d’un documentaire sur le parapente, pas pour évoquer sur disque la nature et ses beautés. D’autres groupes se sont essayés à ces thématiques, avec davantage de succès : GNova par exemple, est autrement plus travaillé.
Le travail de Cédric Leroy est trop daté, ne marque pas les esprits, et alors qu’on attendrait de petites incursions electro, des nappes de claviers méditatives et incitant à l’évasion, ne subsiste qu’une folle envie : celle de réécouter l’autre Français, Jean-Michel Jarre, qui mine de rien, est somptueusement doué dans ce domaine. Ce disque amusera les esprits curieux, mais reste trop décalé pour susciter l’intérêt. Celui qui a vu – et aimé pour son propos écolo new-age – Avatar pourra apprécier, en guise d’After bon marché. Sinon…