Big Big Train - The Underfall Yard

Sorti le: 29/12/2009

Par Christophe Gigon

Label: English Electric Recordings

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Après une introduction aussi magistrale que celle qui ouvre ce sixième album du groupe anglais, nul doute que l’amateur de rock progressif classieux risque de se prendre une énorme claque, de celles dont on ne se remet jamais vraiment. Et c’est tant mieux car Big Big Train mérite amplement plus que ce respect poli que le microcosme progressif veut bien lui concéder. Ce disque magnifique vient à peine de sortir que déjà il pourrait concourir pour le prix du plus bel ouvrage musical de l’an prochain !

Après moult changements, la formation britannique semble avoir trouvé la clef de voûte de la magie rythmique et harmonique. Avouons d’emblée que cette dream team n’a rien d’un quarteron de bras cassés. En fait, stricto sensu, le (gros) train en question est constitué d’un conducteur (le bassiste et claviériste Andy Pool), d’un contrôleur (le guitariste et multi-instrumentiste Greg Spawton) et d’un stagiaire de luxe, l’incroyable chanteur (et flûtiste) David Longdon (qui avait d’ailleurs été pressenti pour remplacer Phil Collins dans Genesis avant que Tony Banks et Mike Rutherford ne jettent leur dévolu sur le non moins méritant Ray Wilson.

Et à l’écoute des prouesses vocales du monsieur, entre Mark Hollis de Talk Talk et… Phil Collins justement, force est d’avouer que le choix a dû s’avérer cornélien. Pour continuer de filer la métaphore ferroviaire, ajoutons que le convoi n’est occupé que par des passagers de première classe : Nick D’Virgilio (Spock’s Beard, Tears For Fears, Genesis, Dave Gregory (XTC, Peter Gabriel), Francis Dunnery (It Bites), Jem Godfrey (Frost*), le tout orchestré par le chef de gare reconnu Rob Aubrey ( IQ, Transatlantic, Fish, Asia).

Six titres so british, tant dans le son que dans les thématiques développées, transportent à l’âge doré des premières années des seventies. La production est éclatante et il n’en fallait pas moins pour lustrer cette demi-douzaine de pépites mélodiques qui se font de plus en plus rares. Aucun morceau ne se présente comme le ventre mou de cette collection solide et maîtrisée. Les epics tant attendus par l’ « intégriste prog » (titres 3 et 6) représentent, il est vrai, des sommets que si peu de formations actuelles n’arrivent à atteindre : bien difficile de reprendre son souffle après de tels tours de force ! Certes, le trio n’a fait que prendre le train en marche, mais c’est pour mieux conduire vers de beaux rivages. Un must.