Xystus - Equilibrio
Sorti le: 05/12/2009
Par Marjorie Alias
Label: Sensory Records
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Metal, musique classique et opéra ont depuis quelques années déjà tenté d’unir leurs forces sous la forme de divers projets plus ou moins heureux. Des groupes se sont ainsi offert les services d’un orchestre le temps d’un album ou d’une tournée, lorsque d’autres ont opté dès le départ pour un mariage des genres appuyé et assumé.
Après deux albums orientés prog-power symphonique, Xystus a décidé de voir les choses en grand avec Equilibrio, ambitieuse production qui met littéralement en scène de nombreux invités, et qui donne immédiatement le ton : il s’agit bel et bien d’un véritable « opéra rock » (mais sans Mozart ni look « emo »), mettant en scène une série de personnages se déchirant dans une histoire tragico-romantique et évidemment, un bel orchestre trié sur le volet pour l’authentique touche symphonique. Simone Simons et Bas Dolmans ont décroché les rôles principaux, épaulés par John Vooijs, Michelle Splietelhof et Georges Osthoek.
Dans les grandes lignes, rien à redire : concept alléchant pour les connaisseurs, distribution minutieuse et bon dosage d’élément mystérieux qui entretiennent le suspens. En revanche, avant même de tenter d’en apprécier le fruit, le groupe souligne lui-même l’aspect incomplet du spectacle sur CD, qui ne saurait en capturer qu’une infime partie… Et c’est bien le cas.
Parmi les points forts du projet on trouve indubitablement la performance des musiciens de l’orchestre Utrechtsch Studenten (l’orchestre des étudiants d’Utrecht). Sans faille et alternant puissantes envolées et accalmies subtiles, ils apportent une intensité épique et grandiloquente à l’ensemble. Le rôle principal masculin possède une palette vocale suffisante pour faire entrer l’auditeur dans son jeu, mais il est bien difficile de rester captivé au fil des « actes ».
Souffrant des défauts de ses qualités, cet album est parsemé de véritables temps morts où se distille l’ennui, et bien des aspects niais ou pompeux donnent la méchante impression de s’être incrustés au casting. Si l’on trouve sans trop chercher de très belles propositions, vivantes et fouillées, des interactions vocales aux lignes de chant et aux textes pauvres viennent ternir l’ensemble.
Equilibrio saura certainement mériter son nom lors des performances live qui rendront justice au travail mené par l’ensemble des protagonistes, mais pour l’heure, l’unique support audio ne devrait véritablement convaincre que les amateurs du genre.