Third Eye - Land of Compromise

Le nom Third Eye n’éveille a priori aucune réminiscence et pourtant, ce trio a déjà enregistré des disques sous le nom d’InnerChaos – qui se voit d’ailleurs réactivé avec une nouvelle formation toujours sous la houlette de son géniteur Bertrand Drécourt. Celui-ci, accompagné des ses anciens partenaires Thomas Jaëglé et Olivier Stefanelli, tente le pari de s’éloigner des ambiances progressives qui établissaient l’univers du groupe et qui se retrouvaient naturellement Neopolis, dernier album de leur (plus vraiment – NdlR : quel casse-tête) ex-groupe.

Land of Compromise propose des structures bien plus carrées et accrocheuses à l’instar de son morceau titre et de son imparable refrain, que certains s’empresseront certainement d’apprendre par cœur. Bref, le message est clair : la formation francilienne n’a de progressif que les musiciens qui la composent, même si la basse vrombissante de « One Way » évoque toutefois Rush. La comparaison s’arrête là où de nouvelles influences sont à rapprocher de groupes plus actuels tels que Nickelback ou – récemment revenus sur le devant de la scène – Extreme. A ce mélange de groove et de puissance vient se greffer une petite couleur thrash fort à propos, notamment sur « Hate Song », qui s’avère finalement peu surprenante, tant le sieur Drécourt voue un véritable amour à Pantera ; mais également cette voix caractéristique dont les intonations rappellent toujours autant Brian Molko de Placebo.

Il est à souligner d’ailleurs le soin particulier accordé à la production et des progrès effectués depuis Different Stories. Il convient néanmoins d’ajouter une remarque importante sur ce sentiment d’inégalité entre les morceaux chantés en anglais et ceux dans la langue de Molière, bien qu’un certain effort subsiste sur ce dernier point. Les capacités connues des protagonistes permettent cependant de placer un espoir de voir un palier franchi dans un avenir proche.