Zappa Plays Zappa

11/06/2009

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Par Dan Tordjman

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Site du groupe :

CONCERT : ZAPPA PLAYS ZAPPA

  Lieu : Paris, L’Olympia
Date : 18 mai 2009
Photos : V. Chassat

Setlist : Apostrophe – Magic Fingers – City of Tiny Lites – Purple Lagoon – Inca Roads – Montana – Village of the Sun – Echidna’s Arf – Don’t You Ever Wash That Thing – Pause – Dirty Love – I’m the Slime – The Black Page #1 – The Black Page #2 – Lucille Has Messed My Mind Up – Outside Now – Chunga’s Revenge/Dance Contest – More Trouble Everyday – Peaches En Regalia – Zomby Woff – Rappel : Cosmik Debris – Willie the Pimp

Pour la troisième fois depuis son lancement, Zappa Plays Zappa fait escale à Paris. Dweezil a par ailleurs précisé lors de notre entretien : « Paris a toujours su respecter Papa et sa musique ». Il paraît donc normal de voir le fiston et sa clique s’y arrêter lorsque l’occasion s’y prête. Après une première étape au Zénith et une seconde au Grand Rex, c’est à l’Olympia que le rejeton de Frank a choisi de poser ses étuis. Une salle mythique et intime pour un concert qui s’annonce brûlant.

De prime abord, le public parisien aurait pu paraître quelque peu blasé. Que nenni, les fans du Grand Wazoo sont bien présents pour une nouvelle célébration à sa mémoire. Une assemblée hétéroclite – jeunes, moins jeunes et néophytes – s’est donc donné rendez-vous boulevard des Capucines, avec l’agréable surprise de croiser Francis Zégut et de tailelr le bout de gras avec celui qui, malgré ses airs de vieux briscard du rock, ne semble toujours pas rassasié d’entendre la musique de l’apôtre Zappa. La salle est comble lorsque Dweezil Zappa (au pantalon de pyjama imparable) au sourire étincelant investit la scène, suivi par le reste du groupe : Joe Travers à la batterie (au haut de pyjama imparable… emprunté à son compère ?), la ravissante Scheila Gonzales aux claviers, saxophone et flûte, Pete Griffin à la basse, Billy Hulting aux percussions, Jamie Kime à la guitare et Ben Thomas, remplaçant du légendaire – hélas, démissionnaire – Ray White.

Les premières mesures d’« Apostrophe &» suffisent à mettrent en ébullition l’Olympia qui sera asséné d’une succession de grands moments : « Purple Lagoon », « Montana » et le somptueux « Inca Roads&nbsp». La connivence entre les musiciens est palpable et la bonne humeur affichée par Dweezil semble indiquer que le fiston prend plus de plaisir qu’il y a trois ans au Zénith. Tant mieux, c’est contagieux et il serait malvenu de s’en plaindre. Le premier set défile à grande vitesse lorsque la pause intervient. La seconde partie fait rapidement oublié les quinze minutes d’interlude grâce à l’enchaînement imparable « Dirty Love » / «  I’m the Slime », mené de main de maîtresse par Scheila Gonzalez. Véritable pile électrique inépuisable, intenable derrière ses claviers, elle secoue à elle seule l’auditoire. Joe Travers, sous l’oeil spectral de Terry Bozzio, parvient également à interprêter avec les honneurs « The Black Page #1 and #2 ».

Enfin, point mémorable de la soirée popularisé par Frank Zappa lui-même lors de ses glorieuses années : le fameux concours de danse, pour l’occasion ressuscité, qui voit des spectateurs investir la scène et se déhancher sans aucune retenue ! Dweezil et ses acolytes redonnent ainsi vie à la tradition lors d’un « Chunga’s Revenge » terriblement efficace, suivi de l’ultime finale composé de « Peaches En Regalia », « Zomby Woof », puis « Cosmik Debris » et « Willie The Pimp » en rappel de choix. L’Olympia aura ainsi célébré le Grand Wazoo pendant près de deux heures trente. Jamais sa musique et son esprit n’ont autant paru en phase avec le public. L’envie de transmettre à Dweezil et ses camarades le message suivant est somme toute légitime : « Vous êtes ici chez vous, revenez quand vous voulez ! ».

Dan Tordjman

site web : Zappa Plays Zappa

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