Protest the Hero
07/04/2009
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Par Dan Tordjman
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CONCERT : PROTEST THE HERO
En novembre dernier, nous étions restés sur notre faim après vingt-cinq minutes de pure tuerie musicale servie par des gamins de vingt ans, précurseurs d’une classe biberon surdouée en plein balbutiement. On les savait de retour dans la capitale pour une prestation au Batofar en tête d’affiche. Idéal pour mettre les points sur les i. Retour sur un concert qui a fait des vagues sur la Seine parisienne (NdlR : on est pro du jeu de mots ou on l’est pas). Setlist : Limb From Limb – No Stars Over Bethleheem – Goddess Bound – Goddess Gaged – Palms Read – Blindfolds Aside – Sequoia Throne – Nautical – The Dissentience – Rappel : Wretch – Bloodmeat Trois mois qui sont apparus comme une éternité. C’est encore et toujours dans le cadre d’un festival que Protest the Hero est venu prêcher sa paroisse – cette fois-ci en tête d’affiche – en compagnie de leurs amis de The Human Abstract, dont la prestation fut ébouriffante à bien des égards : mise en place quadrillée, guitaristes virtuoses et section rythmique nucléaire. La prestation de Nathan Ellis, hurleur en chef, fut néanmoins en deçà de celles de ses camarades. Rien d’étonnant finalement suite aux treize dates enchaînées en dix-sept jours ! Quoi qu’il en soit, The Human Abstract joue de haute-voltige et termine son concert sur son tube « Crossing the Rubicon ». Nul intérêt de revenir sur la performance de The Chariot, placé, on ne sait trop pourquoi, entre The Human Abstract et Protest the Hero. Un retard imprévu dans les différents changements de plateau repousse la prestation de Protest the Hero d’une demi-heure. La température monte progressivement dans la fosse pendant que Moe Carlson Timba et Arif Mirabdolaghi s’installent tous sourires. A l’inverse, Luke Hoskin prostré à l’autre bout de la scène, est plus réservé, méticuleux dans l’installation de son matériel. Comme si de rien n’était, les Canadiens entament avec « Limb After Limb » qui plante le décor : un son puissant, un poil brouillon certes, et des chœurs un peu lointains. Rody Walker rejoint ses compères sur scène et se donne sans compter. Entre deux titres, il s’essaie – avec succès – à la langue de Molière, ce qui ravit le public à part deux glands qui n’ont rien de mieux à faire que de le taquiner sur ses chaussures ! Ah notre sens de l’esthétisme et du cynisme, typiquement français, parisien et stupide ! Le chanteur s’énerve et finit par invectiver les deux coupables de cette pauvre vanne. Walker s’excuse néanmoins peu après de s’être emporté si rapidement (NdlR : ben non pourquoi ?) et se concentre de nouveau sur son concert. Le répertoire fait la part belle à Fortress, dernier album en date, dont sept titres sur dix sont interprêtés. « No Stars Over Bethlehem » et le monumental « Blindfolds Aside » viennent rappeler à l’assistance que Kezia tranchait déjà dans le lard. A souligner que l’enchaînement « Goddess Bound – Goddess Gaged – Blindfolds Aside – Sequoia Throne » est d’une implacable efficacité, si l’on ne devait retenir qu’un moment charnière de cette prestation, ce serait sans nul doute celui-là ! A l’entame du rappel, les espoirs nés à la Loco se voient donc confirmés ce soir : Protest the Hero possède les outils la vigueur d’un très grand groupe en devenir de la scène metal, capable de rassembler fans de punk, progressif et autres. Des musiciens impeccables. Deux albums déjà remplis de classiques. Mais où d’ailleurs où est donc passé « Bloodmeat » réclamé à corps et à cris par les spectateurs ? Quel titre autre aurait pu mettre un point final à ce show d’une rare intensité, à la vue d’un public en nage ? Au terme de cette soirée, c’est une certitude, une belle histoire est née entre Protest the Hero et la France. Dan Tordjman site web : Protest the Hero |