Steve Lukather
30/03/2009
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Par Dan Tordjman
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CONCERT : STEVE LUKATHER
Elles étaient belles les histoires de Toto. Vous savez celles dans lesquelles ils nous parlaient de « Rosanna, Pamela, Africa,… » Depuis, le groupe a décidé d’arrêter ses bonnes blagues et les a définitivement rangées au placard. Steve Lukather s’est lancé dans une carrière solo et est venu présenter son dernier album Ever Changing Times au public parisien. Set-list : Drive a Crooked Road/Twist the Knive – Ever Changing Times– Live for Today – How Many Zeros – Stab on the Back – Hate Everything About You – Song for Jeff – Fall Into Velvet/Never Walk Alone – Talk to You Later – Tell Me What You Want – Party in Simon’s Pants – Jamming With Jesus – Wings of Time C’est à l’Alhambra, nouvelle scène parisienne à la mode – paraît-il – que Steve Lukather nous a donné rendez-vous. Inutile de dire que la salle affiche complet, de nombreux aficionados ayant fait le déplacement. On s’attendait à ce qu’il embraye d’entrée comme il l’avait fait à l’Elysée Montmartre il y a quatre ans, mais cette fois-ci, l’artiste a laissé le soin à Andy Scisco, qui a tourné par le passé avec Gérald de Palmas, de chauffer la salle avec son folk rock acoustique. Le guitariste fait bonne impression et quitte la scène en laissant un public prêt à en découdre avec le Maître. C’est le groupe qui investit la scène avant l’arrivée de Steve Lukather : si certains ont reconnu Steve Weingart aux claviers – et pour cause ! Il était déjà présent en 2005 – les autres musiciens sont inconnus au bataillon. Ils vont vite marquer les esprits. Ricky Z à la guitare, Carlitos Del Puerto à la basse et le colosse Eric Valentine à la batterie prennent donc place, finalement rejoints par un Steve Lukather qui s’est, semble-t-il, laissé aller depuis la fin de Toto. Le guitariste a pris un peu d’embonpoint et paraît en petite forme vocale à l’entame de « Drive a Crooked Road ». Malgré les sourires forcément de mise on le sent tourmenté, préoccupé. A raison : il a appris hier le décès d’un de ses meilleurs amis, David Williams. Il s’en excuse en larmes auprès du public, avant de lui rendre hommage en interprétant un somptueux « Live for Today » de Toto, premier moment fort de la soirée. Entre temps, l’assistance de l’Alhambra a le plaisir de découvrir des musiciens talentueux, notamment la section rythmique composée de Carlitos Del Puerto et de Eric Valentine. Ces derniers insufflent un groove phénoménal aux morceaux et donnent vraiment envie de danser ! Tantôt énergiques, ils arrivent aussi à sonner de manière on ne peut plus minimaliste. Témoin, le deuxième moment fort de la soirée avec ce « Song for Jeff », larmoyant au possible, où l’émotion a réellement atteint son comble. Chaque musicien y va de son solo. Si le public ne devait en retenir qu’un, c’est celui du colosse Eric Valentine, qui a montré sur « Party in Simon’s Pants » tout son talent et sa dextérité, poussant le vice jusqu’à exécuter une partie les yeux bandés par Steve Weingart, avec une facilité déconcertante. Jouer sur une batterie les yeux fermés ? C’est possible, demandez au batteur qui en mit plein les mirettes au public Avant de voir revenir ses acolytes sur scène. Luke dédie « Jamming With Jesus » à David Williams et Jeff Porcaro. Il nous gratifie d’une dernière pépite issue du répertoire de Toto : « Wings of Time », avant de quitter définitivement et de manière visiblement imprévue, la scène de l’Alhambra, nous privant ainsi du rappel. Etait-il trop marqué par la disparition de son ami ou bien a-t-il été victime de l’organisation pour le moins amateur de l’Alhambra ? Nous ne le saurons pas. Malgré la connivence déjà bien établie entre Steve Lukather et Paris, espérons vivement que le Maître reviendra en meilleure forme mentale, pour notre plus grand plaisir. Dan Tordjman site web : Steve Lukather |