K-Branding - Facial
Sorti le: 24/03/2009
Par Aleksandr Lézy
Label: Humpty Dumpty Records
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Tout part de l’improvisation ! Au commencement, The Monday Guys, un sextuor qui devient par la suite un trio dénommé K-Branding et qui, avec ce premier véritable album intitulé Facial, résonne comme une éjaculation acide. Après pas moins de quatre démos et mini albums, cette petite formation belge impose le respect par son originalité et sa dévotion à une création ultime. Composé principalement d’une guitare, d’un saxophone et d’une batterie, le combo s’épanche vers un mélange jazzcore et noise, où l’hypnose, le vaudou malsain et le tribal apocalyptique s’adonnent à des plaisirs défendus.
La sauce prend rapidement même si les constructions et les sonorités font la part belle à un art brut. Chaque morceau représente à lui seul un achèvement, une introspection au plus profond des rêves les plus cruels, tels d’agréables tortures. Il faut aimer le masochisme pour apprécier K-Branding, un cas à marquer au fer rouge dans les peaux les plus épaisses. Pourtant, une question taraude malgré le brio avec lequel ces dix titres sont présentés : jusqu’où va cette improvisation dont on nous parle ? Supercherie, charlatanisme, maraboutisme probablement… qu’importe. Le chaudron décante les formules magiques pour mieux les expulser. Le duo basse / batterie fonctionne parfaitement : tandis que l’un sature des lignes monolithiques, l’autre assoit de sa présence rythmique ésotérique des patterns venus d’un âge lointain.
Les convulsions du saxophone parachèvent une mélodie toujours accompagnée de divers bruitages industriels, lorsque ce n’est pas une voix utilisée comme objet d’invocation qui s’immisce par vagues incantatoires. La production insuffle une couleur occulte à l’ensemble, si proche et si oppressante. K-Branding renverse, étourdit en stimulant. Tous les sens sont alors mis en alerte et ce sont dans des crises de démence transcendantales qui font frissonner l’auditeur, le font éructer de plaisir. Ce capharnaüm sonore maîtrisé et accessible conduit inéluctablement au nirvana de la richesse expérimentale moderne. Quelle réussite !