Pure Reason Revolution - Amor Vincit Omnia

Sorti le: 04/03/2009

Par Jérôme Walczak

Label: Superball Music

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Que de chemin parcouru par le groupe des frères Courtney depuis Apprentice of the Universe en 2004 ! Que d’évolutions également depuis l’avant-dernier album, The Dark Third, dans lequel les Anglais de Pure Reason Revolution laissaient déjà percevoir quelques évolutions hétérodoxes. Autrefois, en écoutant ces artistes, de curieuses étiquettes germaient dans nos têtes : les fondateurs du « new prog » étaient nés, disaient-on, entraînant dans leur sillage Oceansize ou Muse ; Rick Wakeman lui-même avait alors donné une caution favorable à ces dandys décalés. Deux générations pouvaient finalement disposer d’un peu de grain à moudre : un pas dans le passé, un regard vers l’avenir.

Mais le consensus était trop étriqué, on ne peut guère plaire à tous dans le monde musical, et c’est vers l’avenir que nous propulse Amor Vincit Omnia. Dieu sait que cette fois, ils vainquent, triomphent, car ce disque détruit les acquis, décale nos esprits, rompt avec le passé et ausculte de nouvelles pistes. Pure Reason Revolution vient du rock, s’est adjoint les services de Paul Northfield, qui un temps travailla avec Ozzy Osbourne, et tout ce joyeux monde s’extirpe de ses racines pour asséner à la face du public un disque electro rock mélodique, joyeux, entraînant, qui plaira autant aux amateurs des dance floor les plus énergiques et les plus noctambules qu’aux amateurs de véritables bonnes mélodies entraînantes, carnassières et émotionnelles.

On attend, incessamment, à chaque sortie, le disque qui nous persuadera que le rock a encore des vérités et des plaisirs à transmettre, Pure Reason Revolution a réussi le tour de force de nous en convaincre. Les titres s’enchaînent avec une délectations non feinte : « Requiem for the Lovers » ou « Les Malheurs » sont des pépites d’electro pop où frétillent les ombres de Daft Punk, « Disconnect » est une chanson entraînante et rythmée. Oui, le style a radicalement changé : finies les envolées à la David Gilmour, oubliées les influences de Steven Wilson. Les Britanniques signent là un album majeur de cette année, qui fera frémir les tenants de la tradition mais qui nous rappelle que la musique progressive est capable d’explorer des pistes aussi inédites que jouissives. Un coup de maître, un incontournable de cette année 2009.