Big Big Train - English Boys Wonders
Sorti le: 02/12/2008
Par Jérôme Walczak
Label: Giant Electric Pea
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De leur propre aveu, Big Big Train, né au début des années 90, serait apparu à une époque où la mouvance néo-progressive était au plus mal (Steve Hogarth, Pendragon, Asia, Landmarq, Iluvatar, Pallas et autres apprécieront). Dans cette petite apostille mâtinée d’une mauvaise foi si propre aux musiciens, il faut lire la chose suivante entre les lignes : « Nous, on s’en est sorti, alors que les Bros, à l’heure d’aujourd’hui, gèrent un call center au Belize (qui se souvient des Bros ? « When will I, will I be famous ! ») ; comme leur influence, leur guide, leur mentor, c’est IQ, cela signifie en substance : « Voyez ! Nous sommes toujours là, IQ aussi, IQ sont les meilleurs, c’est dire si nous sommes plutôt bons… ».
English Boy Wonders, c’est vrai, était plutôt raté, globalement périssable et prend la poussière dans les étagères de votre serviteur depuis 1997. Greg Spawton, le charismatique leader de ce groupe immémorial (accessoirement originaire de Bournemouth, vous remarquerez au passage avec quel talent il faut glisser les informations les plus pertinentes dans une chronique digne de ce nom) a décidé de toiletter ce disque, de le réenregistrer pratiquement intégralement. Le bilan est bon : les arrangements sont soignés, la sauce prend doucement, même s’il est difficile de sauver une crème anglaise qui avait connu quelques ratés à la cuisson.
Car c’est un peu à un vague délayage sirupeux que ressemble cet ancien nouveau disque : les influences virevoltent, entre Camel et IQ, encore une fois, et tout cela manque cruellement d’audace. N’était une ballade affriolante (« 28 Years »), qui a un petit air de famille avec « Solsbury Hill » de Peter Gabriel (vous savez cet artiste qui triompha à une époque où le prog’était au plus mal, dans les années quatre-vingt-dix), l’ensemble reste plutôt plat, et surtout effroyablement long. Dispensable et vaguement inutile : non que la chose soit si affreuse, mais rien n’en émerge ou ne passionne ; par les temps qui courent, avons-nous besoin de telles pudeurs ?