Myhybris - The Sweet Melody of Resilience

Après un premier maxi quatre titres intitulé Pretty Scares sorti en mai 2006, les avis avaient été positivement unanimes, et Myhybris devait confirmer son essai en proposant un album. C’est désormais chose faite avec une autoproduction des Parisiens aujourd’hui sans chanteur, dont ils se sont séparés en 2007, The Sweet Melody of Resilience, avec un album concept aux sonorités « progressives ». Deux jeunes sœurs jumelles sont séparées par la mort. Celle qui reste, Anne, est en quête de résilience mais certains liens ne peuvent être brisés. Principalement instrumentale, la musique du groupe est l’unique manière de développer le récit, seul le superbe titre éponyme est interprété au chant par Amélie Festa (Antimatter, Façades, etc.) et agrémenté du saxophone de Patrick Quartenoud. La division de l’album en chapitres donne ainsi une cohérence au propos musical, grâce à l’élégance de l’écriture et à la fluidité des enchaînements. Myhybris envoie tout le contenu d’une traite avec beaucoup de sensibilité et de goût. On notera notamment les principales influences que sont Dream Theater et Pink Floyd, clairsemées ici et là. La production est simple, sans fioriture, honorable en somme. Tout ce petit monde joue admirablement bien dans une ambiance cinématique, en partie créée grâce aux ingénieuses enveloppes de claviers, compléments adéquats de la guitare et non simples supports. Cependant, les interludes redondent, sans apporter de réelles innovations et restent bien trop partiels dans l’avancement scénaristique. Le disque s’en trouve amoindri, ce qui nuit toute proportion gardée à la quintessence du produit. Myhybris, malgré ces quelques remarques, propose un album bien ficelé, qui se différencie admirablement des premiers exercices. L’objet permettra au groupe de continuer à tourner et probablement de trouver un nouveau chanteur. Il faudra nécessairement compter à l’avenir sur ces musiciens au talent certain dans le paysage progressif français.