S.U.P - Hegemony
Sorti le: 08/09/2008
Par Djul
Label: Holy Records
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Les groupes de metal français figurant dans nos pages sont bien peu nombreux. On peut l’expliquer par la qualité toute relative de cette scène musicale mais aussi par le fait que nos compatriotes ont trop souvent pour mauvaise habitude de recycler le format anglo-saxon (le premier étant sans doute l’effet du second). Il faut toujours quelques exceptions à la règle, et en la matière elle s’appelle (notamment) S.U.P., déjà présent dans nos pages pour son avant-dernier album, le réussi Imago, ainsi que la réédition de son chef d’œuvre, l’incompris Anomaly.
Ce nouvel album du quatuor valenciennois illustre parfaitement (et peut être trop) la cohérence du propos du groupe et assure une continuité musicale et thématique à son répertoire. Ces musiciens jouent ensemble depuis presque vingt ans (sans compter la relation fraternelle qui lie ses deux guitaristes/chanteurs). Après une introduction claustrophobe qui met immédiatement en condition, ce sont plus de quarante-cinq minutes de rythmiques glaciales et martiales à l’unisson qui s’abattent sur l’auditeur !
On retrouve la frappe si étonnante de groove de Thierry Berger, qui suffit à écarter le qualificatif « death » au groupe, ainsi que les duels de guitares (sursaturées ou sur-stridentes) et de voix (brutales ou éthérées) des frères Loez, tout en contrastes. Sans tomber dans l’énumération stérile, retenons tout de même le martial « March of the Neovocyts » ou « The Far Horizons » (qui n’aurait pas dépareillé sur Anomaly). Le titre le plus étonnant de cette douzaine reste « The Searing Desert », sur lequel les ruptures de genres sont plus brutales que jamais, entre electro avec voix death et électrique avec voix claires : cherchez l’erreur ! L’amateur de rock progressif appréciera également ces quelques nappes de claviers sur « Salinity », même si le disque reste plus brut que Imago, qui tentait peut être plus de jouer sur l’effet de surprise.
Hegemony propose donc une forme de mix entre l’âpreté de Supuration et la légèreté presque new wave de S.U.P. Il constitue en outre un bon résumé du « Voivod français », avec lequel le groupe partage son goût de la science fiction et de l’ambition musicale. Manque cependant à l’appel ce soupçon de prise de risque par rapport à une formule qui certes a fait ses preuves mais mériterait un peu de remise en cause… la prochaine fois ?