Oliver Wakeman Band - Coming to Town
Sorti le: 01/08/2008
Par Christophe Gigon
Label: Metal Mind Productions
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Décidément, la majestueuse salle du théâtre de Katowice en Pologne devient le lieu de réalisation obligatoire pour toute formation de rock progressif ayant le désir de proposer un DVD de bonne facture. Après Pendragon, Pallas, Caamora et bien d’autres, c’est au tour de l’aîné des Wakeman de nous proposer la prestation de son groupe en ce « lieu saint » des amateurs du genre.
Pour être franc, il s’agit surtout d’une occasion en or pour Oliver Wakeman dont la carrière n’a jamais véritablement atteint des sommets, si l’on excepte ses deux travaux convaincants en collaboration avec Clive Nolan, Jabberwocky et The Hound of the Baskerville. Les musiciens, à l’exception du batteur ayant officié chez Landmarq, sont peu connus du milieu progressif. Pour accompagner le fiston Wakeman et ses claviers, on trouve un chanteur très à l’aise au timbre typé « hard rock mélodique », un bassiste discret mais efficace et un guitariste au look improbable qui a manifestement dû passer beaucoup de temps, non seulement à écouter Yngwie Malmsteen, mais à essayer de singer son allure pour le moins disgracieuse. Avec cette fine équipe, d’excellents musiciens néanmoins il faut bien l’admettre, Oliver Wakeman ouvre les hostilités.
On pourrait craindre que le concert s’axe uniquement autour de la virtuosité du claviériste en chef avec des musiciens qui accompagnent benoîtement le tout. Il n’en est heureusement rien. L’excellent guitariste et le chanteur multiplient les interventions et offrent un ensemble homogène même si la musique est loin d’être excitante. Si les disques de Rick Wakeman vous laissent de marbre, il y a fort à parier que ceux du fils vous laisseront pour morts, bien que la griffe ne soit pas similaire, car moins complexe, peu symphonique, plus sirupeuse voire « variétés », tant dans le son que dans la composition. Certains passages sont même parfois dignes de Richard Clayderman ! Bref, un hard mélodique FM vaguement progressif qui laisse le public apathique. Seuls les morceaux issus des collaborations avec Clive Nolan tirent leur épingle du jeu dans cet ensemble bien fade, inconsistant et indigeste. Un paradoxe que seuls les pourfendeurs de musique néo progressive peuvent comprendre.
Soulignons néanmoins qu’Oliver Wakeman se présente comme un homme humble et sympathique d’après les entrevues, qu’il maîtrise parfaitement ses instruments (il ne joue pas avec Yes et Starcastle pour rien) et que le concert, à condition d’aimer cette musique-là, ne ressemble en rien à une réunion d’amateurs comme c’est trop souvent le cas chez les nombreux seconds couteaux qui hantent ce vivier musical. A conseiller aux amateurs du genre uniquement.