Sylvan - Leaving Backstage
Sorti le: 15/07/2008
Par Jérémy Bernadou
Label: ProgRock Records
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Afin de célébrer les dix ans de la formation, les Allemands de Sylvan ont décidé d’offrir un cadeau non négligeable à leur public. Ce double album reprend un concert donné à domicile le 1er septembre 2007. Le menu est assez alléchant : le premier disque reprend l’intégralité de Posthumous Silence, concept-album aussi ambitieux que réussi. La seconde galette, quant à elle, contient des titres phares du groupe qui avec les années s’est forgé une discographie plutôt variée. A noter qu’un DVD de cette soirée est aussi proposé, Posthumous Silence – The Show. Néanmoins, le double disque contient plusieurs titres supplémentaires, et en regardant de plus près la qualité du son, il serait dommage de s’en priver !
Dès les premiers titres, la production aguiche l’oreille. Transposer sur scène Posthumous Silence relevait du défi, d’après le nombre de détails présents sur la version studio. Pourtant, l’énergie de l’ensemble s’en trouve décuplée, comme si la trame de l’histoire prenait toute son ampleur en live. Les musiciens délivrent une prestation de haut niveau, d’un professionnalisme très efficace. Les envolées lyriques de la guitare « à la Rothery » prennent tout leur sens, avec l’ajout de quelques nouveautés grâce à une interprétation globalement plus « libre » que sur l’album original. A noter également le gros travail de Volker Söhl aux claviers, qui parvient à restituer les orchestrations les plus denses des titres, en modernisant le tout. Le public réagit surtout lorsque les guitares deviennent plus rageuses, comme les premières secondes de « In Chains » ou « Forgotten Virtue », titres qui finalement s’avèrent encore plus marquants que leurs homologues studio, ce qui n’était pas gagné d’avance !
La suite du concert fait la part belle aux morceaux plus anciens, et il est intéressant de constater à quel point l’interprétation permet de maintenir l’intérêt du public, malgré des compositions plus inégales. Par exemple, le refrain de « Deep Inside » est réarrangé de façon étonnante, regorgeant de groove ! Néanmoins, la prestation de Marco Glühmann est parfois aux limites de la justesse, la faute à des lignes vocales loin d’être évidentes à reproduire en concert comme sur le refrain de « Lost » ou la partie centrale de « Encounters ». Les grands moments sont toutefois légion, comme la montée en puissance de « So Easy » ou le final de « Artificial Paradise » repris par les chœurs féminins de façon très convaincante. En l’espace d’une soirée, Sylvan se rapproche des « grands », avec une sortie soignée en tous points. Désormais, ces Allemands n’ont pas à rougir face aux grands noms de la scène progressive, leur fougue et leur fraîcheur faisant toute la différence.