Versus X - Primordial Ocean

Discutons un peu de fond, les Allemands de Versus X nous y obligent. L’écoute est agréable, du bon néo, classique en facture, le tout étant assez long, principalement instrumental. Le cahier des charges est donc bien respecté : du néo-prog classique, avec des influences variées : Genesis, Pink Floyd, Focus, le son est clair, la production fort satisfaisante. C’est un style très épuré, avec de longues digressions au clavier, très calmes, des nappes bien dépaysantes et quelques coups de coude jetés à la bande à Peter Gabriel (la bande des cinq, s’entend)…

« Dépaysantes », le mot est lâché, et il est de trop. Ecouter un disque de néo, c’est toujours une évasion, un petit moment à soi, une respiration, une pause dans le bruit tonitruant de nos petites existences hyperactives. Le néo, s’il est d’une utilité, a cet objectif principal : nous rendre heureux et nous faire partir, loin, tranquillement, avec bienveillance et gentillesse. Versus X est un groupe gentil, rien n’est violent, tout y est calme et tranquille, et certains titres, comme « The Pulse of Earth », au final vaguement Crimsonien, y arrive parfaitement.

Difficile d’être critique quand on reçoit un bon disque, mais encore plus difficile est la tâche quand on a des choses à lui reprocher, alors qu’il est bon. Les racines des années 1970 ? Ce n’est pas un mal, après tout, c’est à la mode… Justement, le filon semble s’épuiser. On ne voyage pas, on erre, d’impressions en impressions, d’images en images, encore une fois avec l’aide d’un clavier extraordinaire, mais il manque quelque chose de fort dans tout cela. Il manque de la mélodie, il manque une petite accroche mémorielle, quelque chose qui donne envie de se rappeler de ce disque. Là où Arena, Pendragon, Clive Nolan et Genesis savent nous retenir, nous faire chantonner, Versus X est cruellement absent. Il n’y a pas de petite ritournelle, pas de magie, pas de titre qui nous donne envie d’appuyer sur la touche rewind. C’est dommage…