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Laurent de Wilde
09/04/2008
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Par Fanny Layani
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CONCERT : LAURENT DE WILDE & OTISTO 23
Laurent de Wilde et Otisto 23 sont venus poser leur bulle musicale (voir l’entretien sur nos pages) au Café de la Danse, le temps d’une soirée de présentation de leur dernier et innovant album, PC Pieces. Un concert tout en atmosphères, particulièrement envoûtant par moments. Setlist : Piano Forever – Wish List – Five Is Company – Peace and the Hump – Glitch – The Ultimate Tea Party – Eternal Tourist Sur la scène d’un Café de la Danse attentif et dans l’expectative, trône tout un attirail de fils, câbles et écrans, entourant un piano qui semble presque incongru au beau milieu de cette débordante technologie. A y regarder de plus près d’ailleurs, le piano lui-même, en partie désossé puisque le couvercle en a été retiré, connaît des prolongements électroniques : ses micros sont reliés à un imposant pédalier. En effet, outre la particularité musicale de ce duo, il en est une autre, visuelle celle-là. Tout au long du concert, les deux musiciens sont captés, sous tous les angles, par deux caméras fixes et une steadycam. Les images mixées en direct par un réalisateur, sont projetées en noir et blanc sur un grand écran en fond de scène, et mêlées à des incrustations couleur développant diverses atmosphères. Si la vidéo en concert a souvent tendance à vampiriser le spectateur qui se détache du coup de la musique, elle ne cesse ici d’y ramener. Les gros plans sur ce que trafique l’un ou l’autre des musiciens, une main farfouillant dans le piano ou volant de touche en touche, un index au clic précis et fébrile à la fois, et de fréquents gros plans sur les visages, instantanés ou presque : l’on voit en gros plan ce qui ce trame en direct, la musique qui apparaît peu à peu, et toutes les trivialités techniques que la distance à la scène cache d’ordinaire aux yeux du spectateur. Ici, tout est à nu, sans artifice. Les deux musiciens portent des casques, ce qui les isole davantage encore de la salle, mais leur permet une communication directe. Ils ne se perdent jamais de vue, échangeant sans cesse signes et regards. On sent une interaction permanente, une vigilance de chaque instant, pour suivre l’autre dans les méandres de ses propositions. Puisque l’ensemble du son projeté en façade naît en direct, le duo n’est pas épargné par quelques surprises : une pédale d’effet malencontreusement activée, un clic mal placé… et l’imprévu surgit. L’ensemble bouge, cette musique est vivante, née de la réactivité immédiate des deux musiciens. Fanny Layani site web : http://www.laurentdewilde.com |