BBI - BBI

Sorti le: 20/03/2008

Par Mathieu Carré

Label: Soleil Zeuhl

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Ca commence fort, un appel « crimsonien » tout en métal et violence capte l’attention et hérisse le poil sans préavis. La musique de BBI ne souffre que peu des atteintes du temps (l’enregistrement date de 1996 et vient d’être justement sorti de l’oubli), elle puise sa force des décennies précédentes et reste toujours aussi prégnante douze ans plus tard. Gorgée de la puissance des anciens, elle sonne et résonne aujourd’hui comme un proche cousin de Kafka ou de One Shot, Philippe Bussonnet ayant par ailleurs repris plusieurs de ses compositions avec cette dernière formation.

Une guitare et ses effets (Laurent Imperato), une batterie qui prend de trop rares mais stimulantes initiatives (Jean-Claude Buire) et donc la basse de Philippe Bussonnet et ses lignes tendues : BBI mise sur un format compact tourné vers l’essentiel. Le trio ne possède sans doute pas la majesté des grandes formations comme Magma, mais puise dans sa nervosité et sa réactivité une vraie force. Ni lion, ni panthère c’est un chat squelettique qui rôde dans une ruelle qui néanmoins terrorise les passants en hérissant le poil. En quarante minutes, entre une envolée d’Imperato ambitieuse pleine d’un lyrisme rappelant John McLaughlin et son Mahavishnu Orchestra (« Les Indiens ») et des riffs en lourd métal de Bussonnet (« Riff Fantom »), BBI expose toutes les possibilités et les promesses du séminal trio. Même si dans cet exercice, on n’évite pas quelques longueurs et passages moins inspirés la densité de l’ensemble l’emporte haut la main. Avoir attendu douze ans ne pose aucun souci, il n’est jamais trop tard pour découvrir des disques comme celui-ci !