Ksiz - Sandcrawler
Sorti le: 26/02/2008
Par Christophe Gigon
Label: Musea
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Le syndrome Dream Theater a encore frappé. Seule originalité, si l’on peut dire, de cet énième ersatz du Théâtre de rêve, est que la musique qu’il propose est entièrement instrumentale. Le chanteur maniéré au falsetto horripilant de service nous est ainsi tout de même épargné, ouf ! Pour le reste, rien que du déjà très connu et trop entendu : cavalcades de claviers, guitare et batterie virtuoses et constructions alambiquées, complexes et parfois saoulantes. Bref, du metal progressif dans toute sa verve.
Voilà ce que le chroniqueur distrait et blasé aurait pu écrire après avoir « supporté » l’album en entier. Cependant, à force d’écoutes, un certain style se dégage de ce « Nageur de sable » qui n’évite pourtant pas toujours l’enlisement. Comme toujours dans ce genre de musique, les instrumentistes sont des machines de guerre. Forcément, sinon, la honte (« Quoi ? Le guitariste ne joue pas au moins aussi vite que John Petrucci ou Michael Romeo et le batteur n’a même pas une batterie qui fait tout le tour de sa crinière ? Quelle bande de petits joueurs ! »). David Gilmour ou Steve Rothery ne se verraient probablement pas ouvrir la porte du studio. Du reste, le batteur et le guitariste forment bien l’axe principal de cette formation française, même si le bassiste et le claviériste ne sont pas novices en la matière, loin s’en faut. Jimmy Pallagrosi, batteur virtuose, et le guitariste acéré Mathieu Spaeter méritent ainsi bien leur place au Panthéon des Terminator de la musique. Mais qu’en est-il dès lors de la musique, c’est-à-dire des compositions ? Là aussi, les amateurs apprécieront, même si l’absence de chant en rebutera plus d’un, bien qu’elle soit préférable (et de loin) à un clone de plus de Geoff Tate (Queensrÿche) ou de James LaBrie (Dream Theater). « Et les compositions alors ? » demande le lecteur impatient…
Les amateurs transis de Dream Theater, Planet X, Regency ou Symphony X apprécieront. Un côté jazz-rock/fusion, qui apparaît par moments, peut aussi faire penser à Liquid Tension Experiment (aïe !) et l’ajout heureux d’un violon à la Jean-Luc Ponty aère l’ensemble. La production est tout juste correcte et les titres se suivent et se ressemblent. « Et les compositions, bon sang ? » s’impatiente le lecteur à présent agressif. Les quoi ? S’en soucie-t-on vraiment, quand on pratique du metal progressif instrumental ? Pourtant, on devrait.