One Night of Queen
10/02/2008
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Par Dan Tordjman
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CONCERT : ONE NIGHT OF QUEEN
On a déjà évoqué The Musical Box qui célèbre Genesis en reprenant les immortels The Lamb Lies Down On Broadway, Foxtrot ou encore Selling England By The Pound. Queen a aussi ses groupes hommages. One Night Of Queen mené par le fameux Gary Mullen s’est arrêté au Palais des Sports de la Porte de Versailles pour faire revivre, le temps d’un concert, l’esprit royal de Queen. Set-list : Intro Flash Gordon Theme – Tie Your Mother Down – Seven Seas Of Rhye – Tear It Up – A Kind Of Magic – Somebody To Love – Under Pressure – Another One Bites The Dust – I Want To Break Free – Now I’m Here – Brighton Rock Solo – Now I’m Here – Don’t Stop Me Now – One Vision – Keep Yourself Alive – Fat Bottomed Girls – Love Of My Life – Jailhouse Rock – Love Of My Life – Bohemian Rhapsody – Hammer To Fall – Crazy Little Thing Called Love – Radio Ga Ga – Rappel : We Will Rock You – Friends Will Be Friends – We Are The Champions – God Save The Queen – Pour les fidèles de longue date, il est de notoriété publique que votre serviteur fait figure de docteur es Queen au sein de la rédaction de votre site préféré. Alors, lorsqu’on lui annonce que One Night Of Queen est en concert à Paris, il va sans dire que c’est avec le sourire aux lèvres qu’il se rend au Palais des Sports, non sans une certaine appréhension. Car il convient de l’avouer, One Night Of Queen a beau être un groupe excellent, ce clone de la Reine divise et déchaîne les passions. D’un côté, ceux qui découvrent l’univers royal, bercés aux sons des Greatest Hits, pour lesquels « The Show Must Go On » est le plus grand titre de la discographie de la Reine et qui voient en Gary Mullen la réincarnation, au poil de moustache près, de l’immense et tant regretté Freddie Mercury. Et puis de l’autre, il y a ceux qui n’en démordent pas : Queen s’en est allé lors de la disparition de la Diva. Ceux là même qui sont plus « branchés » par les premiers albums du quatuor d’Albion, qui regrettent les expérimentations avant-gardistes d’un « Ogre Battle » ou « The Prophet’s Song ». Ces mêmes personnes qui ne voient en « One Night Of Queen » qu’une vulgaire copie sans saveur, jugeant hérétique le fait que Gary Mullen aille jusqu’à s’approprier le look, les mimiques et les répliques du roi. A vous de deviner dans quel camp se trouve votre serviteur, qui, avec son acolyte photographe, n’était pas loin de commettre une faute professionnelle ayant pour nom « Salon de la lingerie » qui prenait fin le même soir. Cependant, vos deux héros reprirent rapidement leurs esprits – qui avaient été quelque peu tourmentés – pour s’engouffrer dans les couloirs de la salle et ce, malgré la file de mannequins sortant dudit salon pour se rendre à la borne de taxis (sic). Comme l’a si bien dit Florian Gonfreville (ex rédacteur en chef emeritus) lors du concert de Queen & Paul Rodgers, le public est venu en famille. Ce soir, pas de clivages, le fan de Queen n’a pas d’âge : du quinquagénaire blasé à la lycéenne surexcitée, ils sont tous là. L’intro du « Flash Gordon Theme » résonne dans l’enceinte, et les silhouettes de Jonathan Evans (batterie), Martin Campbell (claviers), Billy Moffat (basse) et Davie Brockett (guitare et cousin de l’autre Davy, Crockett) investissent la scène, au design inspiré du Live Killers, pour démarrer sur « Tie Your Mother Down », suivi peu après par l’ « attraction » de la soirée : Gary Mullen, habillé, vous vous en doutiez, façon Live At Wembley. Aussitôt le mimétisme et le coté cabotin agacent grand nombre de spectateurs, les critiques fusent dans tous les rangs. Mais il faut l’avouer : Gary Mullen est un chanteur hors pair, unique en son genre, capable de faire vibrer toute une salle avec sa voix si ressemblante, certes, mais un sacré coffre en prime ! Après cette entrée réussie, « Seven Seas Of Rhye » prend le relais, suivi de « Tear It Up ». Dès lors il ne fait plus aucun doute que ce soir, la set-list tournera, à peu de choses près, autour du fameux Live At Wembley, mythique pour certains. Les autres préféreront le Live Killers pour son coté « Je-transpire-le-live-par-tous-les-pores-de-ma-peau ». Malgré cela la communion est là : preuve en est un somptueux « Somebody To Love » que l’on n’attendait pas. Certes, David Bowie n’avait pas fait le déplacement mais « Under Pressure » a toujours ce petit effet lors de la montée vers la dernière partie, ce petit frisson qui fait irrémédiablement se dresser les poils. Valeur sûre des concerts de Queen, « Another One Bites The Dust » a fait en sorte que le Palais des Sports devienne une discothèque. Ça danse, ça saute de partout. Il ne manquait que la boule à facettes et pour cause : durant une courte absence de Gary Mullen, nous eûmes droit à un mix inattendu du mythique « Rappers’ Delight » du Sugarhill Gang, avec le non moins mythique « We Are Family » de Sister Sledge, prouvant ainsi que les acolytes de Mullen (notamment Billy Moffat, exceptionnel) savaient groover. On s’attendait à voir Gary Mercury débarquer avec l’aspirateur sur « I Want To Break Free » mais cela ne fut hélas pas le cas. Comme à Wembley en 1986, « Now I’m Here » ne manque pas à l’appel, entrecoupé d’un solo « BrianMayesque » de Davie Brockett. Deuxième surprise de la soirée qui clôt la première partie du concert : « Don’t Stop Me Now », énergique. Une bien belle manière de mettre un point final au premier paragraphe de la soirée malgré un fait inquiétant ; à ce moment, Gary Mullen n’a pas tout à fait réussi son pari : se mettre le public dans la poche. Force est de constater que ce dernier n’a pas la bougeotte, presque à rouspéter quand Mullen l’incite à se lever. Du coup, le chanteur propose de revenir après une courte pause et encourage les spectateurs à prendre une, voire plusieurs bières, histoire d’être dans un état d’esprit un peu plus « festif ». Après quelques allées et venues au bar du Palais des Sports, il est donc l’heure de reprendre les hostilités avec « One Vision » en guise d’ouverture du deuxième chapitre. Hormis l’éternel « Love Of My Life », la distribution de Kinder Surprise continue avec « Keep Yourself Alive » et un puissant « Fat Bottomed Girls » qui a fait se lever tout l’auditoire. Non, ce ne sont pas les fesses de Gary « Sex Machine » Mullen, sans cesse trémoussées depuis le début du spectacle, qui sont à l’origine de ce mouvement de foule soudain. On se retrouve tout d’un coup replongé en 1974 sur le célèbre Live At The Rainbow, lorsque résonnent les premières mesures du « Jailhouse Rock » du King Himself. Le terrain est bien préparé pour la « Rhapsody Bohémienne », point d’orgue de la soirée pour beaucoup. Pendant ce temps, Mamie assise au rang devant avec son petit-fils, envoie un texto à son rejeton absent :On é o concert 2 Queen (sic). on pense à toi. C grandiose (Re-sic). Là encore, « Bohemian Rhapsody », provoque l’explosion, pas chez votre serviteur qui a déjà explosé sur « Somebody To Love ». La suite ? Du Wembley (hélas) pur jus avec « Hammer To Fall », « Crazy Little Thing Called Love » – sur lequel Freddie Mullen se prend pour Angus Young – « Radio Ga Ga » fédérateur à souhait, servi par le groupe qui s’éclipse une dernière fois avant de servir le dessert et ce gâteau impérissable qu’est « We Will Rock You ». On regrettera une insertion de « Friends Will Be Friends » fade au possible, mais le titre est vite balayé par « We Are The Champions ». Là aussi, tout le monde chante, lève les bras, quelques larmes coulent, certains se rappellent des grands moments sportifs (PSG – 8 mai 1996). L’hymne est là, il est même bien là et met un point final à une très bonne soirée passée entre fans. A la sortie de la salle, les débats naissent. Si la prestation en elle même est impeccable – résumer à la seule personne Gary Mullen la réussite du concert serait criminel tant le niveau des musiciens qui l’accompagnent est haut – le mimétisme et la réplique exacte, foulée par foulée n’a pas fini de nourrir les discussions. Certains parmi les plus sceptiques ont finalement retourné leur veste, conquis par le jeu de scène de Gary Mullen, allant même à oublier que Freddie Mercury n’est plus de ce monde depuis maintenant seize ans, pauvre fous. A l’inverse, les autres encore gênés, plus portés sur le vieux répertoire, restent sur leur avis, celui qui dit : There can be only one. Mais de qui peuvent-ils bien parler ? Dan Tordjman site web : http://www.onenightofqueen.com |