Michael Harris - Ego Decimation Profile
Sorti le: 10/01/2008
Par Julien Damotte
Label: Lion Music
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Onze années après la sortie initiale de son premier album solo, Michael Harris a décidé de lui offrir un lifting. Fort de son expérience en solo ou avec son groupe Thought Chamber, le guitar-hero américain est parvenu à donner une seconde vie à son premier bébé en lui faisant bénéficier d’un son plus actuel. Le disque d’origine était en effet très typé shredder des années quatre-vingt dix avec la production sèche et plate qui caractérise celles-ci. En re-mixant et re-masterisant l’album lui-même, Michael s’est attaché à gonfler le son, à le rendre plus « rond » en utilisant davantage la stéréo par exemple. Et le premier constat est très positif. L’album sonne beaucoup mieux et les compositions sont vraiment mises davantage en valeur.
Evidemment, comme bien des albums instrumentaux Ego Decimation Profile pourra être taxé (et l’a déjà été en 1996) d’album de guitariste pour guitaristes. Tout a été fait pour mettre en avant les qualités techniques du maître : passages ultra progressifs et soli à rallonge. Cependant, dire que cet album se résume en un déballage d’artifices serait être bien méconnaître le personnage. La qualité première de Michael Harris, qui se confirmera au fil des albums, c’est l’art de composer des titres complexes certes, mais avant tout de véritables pièces de musique comme l’ouverture de l’album « Forewarning », seul morceau sur lequel des parties de guitares (l’intro à la guitare classique) ont été réenregistrées. De plus, l’américain a toujours pris soin de mélanger les styles et les ambiances comme le jazz et le funk sur « Julius Seizure » et « Freudian Trip », toujours sur un fond de metal bien sûr. Ego Decimation Profile est d’ailleurs reconnu comme l’album le plus heavy de sa discographie (notamment avec le très bon « Brainwarp »). A noter enfin sa passion pour les jeux de mots et autres clins d’œil musicaux comme sur « Hair on the E-String » (en référence au fameux « Air on a G-String » de Bach).
Cette réédition est donc plutôt réussie et intéressera les fans du guitar-hero américain et les amateurs de belles compositions instrumentales et progressives. Cependant, il faut garder en tête que cet album n’est pas le meilleur de la discographie de Michael Harris et qu’il serait peut-être plus judicieux de découvrir sa musique à travers Sketches from the Thought Chamber ou encore Orchestrate qui sont les deux derniers albums en date et de loin les plus aboutis.