Arilyn - Alter Ego
Sorti le: 21/12/2007
Par Jérémy Bernadou
Label: QuiXote / Pängg
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Le regard perçant qui s’affiche sur la pochette donne le ton : Arilyn cherche à captiver l’auditeur sans élément superflu. Avec ce troisième essai discographique en l’espace de cinq ans, la formation allemande compte bien attirer le plus de curieux possible, y compris ceux qui n’ont jamais entendu parler de musique progressive. A mi-chemin entre la simplicité d’une musique pop classieuse et la profusion de sonorités typiquement progressives, cet Alter Ego semble tenir le pari haut la main.
Le professionnalisme de ces Allemands, notamment dans la production et les arrangements, est l’un de leurs principaux atouts, tant le rendu est efficace. Des effets électroniques de bonne facture ponctuent les différentes sections, donnant une impression de modernité très agréable. Bien que leur style musical assez proche des titres pop de Sylvan ne soit pas révolutionnaire à proprement parler, l’auditeur se sent en présence de musiciens sérieux qui cherchent à ajouter leur touche de vivacité à un néo-progressif de moins en moins reconnu. Les claviers tenus par Jürgen Moßgraber contribuent en grande partie à ce modernisme, grâce à des interventions souvent mises en avant par la production appliquée. Le timbre du chanteur Christian Külbs est proche de celui de Marco Glühmann (Sylvan), ce qui ne fait qu’accroître encore les points communs entre ces deux groupes. Avec d’autres formations similaires telles que RPWL, Blind Ego ou Everon, l’Allemagne s’affirme dans ce genre musical devenant un créneau porteur.
Arilyn privilégie la mélodie aux développements hasardeux, ce qui explique en partie la faible durée de chacun des titres. Un morceau comme « Carpe Diem », doté d’un riff principal assez évident, se permet de finir de manière très accrocheuse et inventive. Le titre « Alter Ego », accompagné de guitares acérées, suit cette logique de progression par la qualité. Il révèle en effet une partie instrumentale d’inspiration orientale du plus bel effet.
Ce rare talent de finesse dans la composition rassure quant à la qualité du groupe. Malgré cela, un sentiment de linéarité gagne le disque au fil des minutes. La majorité des morceaux sont des ballades aux refrains énergiques, et cette formule est trop homogène pour marquer durablement l’auditeur avide de surprises. A cause d’un manque prise de risque regrettable, Arilyn passe tout près des références en la matière… sans jamais atteindre nettement leur niveau. En revanche, à en juger par les bons moments que compte ce disque, la marge de progression du groupe est importante.