Yolk - Yolk
Sorti le: 24/09/2007
Par Aleksandr Lézy
Label: Le Cluricaun
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Le groupe Yolk est français et nous vient de Dunkerque. Aucun antécédent n’est à noter, si ce n’est que le leader du groupe Valentin Carette multiplie les formations comme Idiot Saint Crazy, Death Tube ou bien encore Scathodick Surfers. Composé de six musiciens dans une formation typiquement rock, le groupe se distingue par la présence d’une chanteuse, d’un saxophone et d’un violon, en sus des classiques guitare/basse/batterie. Cet album éponyme est le premier de Yolk et annonce des accents plutôt rock in opposition.
Yolk, c’est le jaune d’œuf en anglais. Pourquoi ce nom ? Pour dire qu’ils dégoulinent ? Non, même s’ils pratiquent une musique déjantée, c’est musicalement bien construit, avec des enchaînements de riffs bien amenés qui ne se répètent pas pendant des heures et qui se renouvellent habilement. Jaune pour dire qu’ils sont chinois ? Pas davantage, bien que Yolk joue la carte du métissage en apportant un brin de folie artistique par l’utilisation de gammes et des sonorités parfois yiddish, indiennes… mais pas chinoises. Jaune comme la couleur de l’or ? Encore raté mais là encore cela aurait pu !
En effet, si Yolk pratique une musique qui séduit de plus en plus les amateurs de musiques décalées, cet album respire peu la nouveauté. De nombreuses influences sont omniprésentes, certains riffs rappelant même ceux des premiers Naked City (Scathodick Surfers par exemple) ou encore Magma et Univers Zero.
Pourtant, au fur et à mesure des écoutes, ce disque réussit malgré tout à faire disparaître ces traits grossiers. Les vocalises de Delphine Delegorgue, en longues tenues, dans un tumulte de réverbération, dynamisent les morceaux. Cela reste pourtant encore un peu timide. De l’énergie, le disque n’en manque pas, on se demande même quand cela va se calmer. Réponse ? Pour ainsi dire jamais ! Yolk fonctionne dans l’excès et en met réellement partout avec passion, fureur, brutalité parfois d’où le côté punk sous-jacent. La production est honorable mettant, fait rare, bien en évidence la basse d’Antonin Carette et la guitare aux nombreux effets de son frère. La présence du violon et du saxophone est idéale dans ce genre de formation créant ainsi une plus grande densité dans les textures, ce qui manque parfois au rock traditionnel.
On retiendra trois morceaux particulièrement réussis : Snake Eye Ball, Keep the God et Scathodick Surfers. Yolk est à rapprocher de deux groupes de la scène française underground : Miss Goulash et Chawata. Le groupe réussit à séduire avec ce premier disque. Reste à savoir si les nordistes transformeront cet essai en déjouant les pièges de la redite. A découvrir.