Outer Limits - Stromatolite

Sorti le: 18/09/2007

Par Christophe Gigon

Label: Musea

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Outer Limits n’est pas un nouveau groupe dans le paysage déjà bien surchargé du progressif nippon. Loin s’en faut ! Il existe depuis le milieu des années quatre-vingt et a toujours su proposer un rock progressif et symphonique extrêmement raffiné et maîtrisé à grands renforts de mellotrons et de violons débridés (« veuillez excuser ce jeu de mots facile mais ô combien jouissif »). Outer Limits officie dans un genre pourtant passablement surchargé : une musique héritée du grand roi cramoisi lui-même. Et, dans le genre, la formation du Soleil levant s’en sort avec les honneurs !

Outer Limits a longtemps été considéré comme le plus digne représentant de l’école progressive japonaise et cet honneur n’est en rien usurpé, le dernier album, Stromatolite, en est une preuve certaine. A l’origine, Outer Limits comptait en son sein l’incroyable Tomoki Ueno, chanteur d’opéra époustouflant, qui avait su donner ce son inimitable au groupe. Le premier album de cette formation, Misty Moon, en 1985 est du reste devenu un classique du genre. La recette y était déjà fort savoureuse. Jugez plutôt : compositions épiques et lyriques dans la plus grande tradition progressive, claviers omniprésents, violon lyrique et guitare « frippienne », mélangez le tout et servez brûlant ! En 1993, paraît le dernier album du groupe (une compilation en fait) avant une séparation qui va durer huit ans (et six de plus pour que sorte enfin un nouvel album : Stromatolite) !

En 2007, les amateurs du genre ont la joie de constater que leur groupe fétiche n’est pas moribond même s’ils ne peuvent que regretter l’absence du chanteur Tomoki Ueno. Le reste de la formation originelle, quant à elle, est bien au rendez-vous ! C’est le bassiste qui prend en charge l’ensemble des vocaux et en Anglais, s’il vous plaît ! La quasi-totalité de cette nouvelle production est signée par le claviériste Shusei Tsukamoto et le violoniste Takashi Kawagushi. Et celle-ci est une sacrée bonne surprise pour tous ceux (et ils sont nombreux) qui pensent que les productions nippones dans le domaine du rock progressif relèvent le plus souvent du clonage pompier le plus éhonté. Certes, une fois encore, ce n’est pas un disque comme celui-ci qui va relancer le genre progressif ni qui va bénéficier d’une pleine page dans Rock’n’Folk ! Malgré tout, ce disque, à l’intérieur des limites qui sont les siennes – un progressif symphonique japonais stéréotypé et sous influence crimsonienne – parvient à convaincre l’auditeur preneur de cette musique. Le son se déploie avec puissance et finesse et le guitariste est extrêmement convaincant dans son entreprise de mimétisme de qui vous savez. Les compositions sont solides et le groupe joue fort bien. Le seul bémol à relever est à charge du chanteur dont la voix peu assurée cache avec peine que la langue de Shakespeare n’est pas la langue maternelle. A part cela, une bonne surprise que cet album, vraiment. Cela ne coûte rien d’y jeter une oreille !