SGM
25/06/2007
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Par Christophe Manhès
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CONCERT : SLEEPYTIME GORILLA MUSEUM
En l’espace de deux albums, Sleepytime Gorilla Museum s’est facilement imposé au panthéon du métal insolite. Leur musique possède une sorte de « grand style » particulièrement novateur, composé de violences telluriques comme de grandes finesses, le tout emballé dans une virtuosité jamais démonstrative. Nous nous sommes donc précipités à la Scène Bastille pour l’une de leurs toutes premières dates françaises, occasion de vérifier si sur scène, le groupe affiche les mêmes ambitions que dans ses brillantes créations studio. Set-list SGM : The Companions – Helpless Corpses Enactment – Phthisis – The Widening Eye – Powerless – 1997 – Sleep Is Wrong – Rappel : The Donkey Ça commence par une mauvaise nouvelle : la soirée sera partagée en trois parties relativement courtes et égales, ne laissant espérer à Sleepytime Gorilla Museum — au mieux — qu’une heure de show. C’est une vraie déception, mais les contraintes horaires de la Scène Bastille sont draconiennes. Du coup, on se prend à redouter tout dérapage des prestations de City Weezle et Sebkha-Chott qui pourrait amoindrir le temps de passage des Américains. City Weezle Heureusement, à l’heure dite – vingt heures – le concert des Parisiens de City Weezle ouvre le programme devant une salle encore inanimée. Il faudra peu de temps pour deviner les principales influences, américaines, du groupe : Primus pour leur goût de la rythmique syncopée et Mike Patton pour les vocalises — c’est d’ailleurs une nouvelle occasion de mesurer l’incroyable impact du style de ce fou chantant en nos contrées. Mais si Primus peut parfois se révéler agaçant par son approche aride et déconcertante du rythme, City Weezle est, quant à lui, plus chaleureux et donc susceptible de toucher un public moins averti. Jusqu’à la fin de son show, quarante minutes plus tard, on peut dire que le groupe a mené une bonne prestation, technique et bien en place, mais dont il ressort quand même un certain manque, celui d’une personnalité capable de capter un peu plus notre attention. Dommage, surtout quand on sait qu’ils s’inspirent d’aînés qui ont su, de ce point de vue, largement donner l’exemple. Sebkha-Chott De la personnalité, en revanche, Sebkha-Chott n’en manquera pas. À tel point que le groupe n’aura aucun mal à se mettre rapidement le public dans la poche, avec une prestation ludique et complètement déjantée – mais alors complètement ! , sorte de « péplum néo-futuristique burlesque », qu’ils disent. Et la musique dans tout ça ?… Un cocktail plutôt foutraque combinant métal débridé, salsa, disco, reggae et bien d’autres choses difficiles à décrire mais qui collent finalement bien à l’esprit de leur prestation : extravagante ! En contrepartie, on a des doutes sur la précision musicale de l’ensemble sur scène, l’esprit délirant du groupe prenant largement le pas sur la performance instrumentale. Qu’importe, le groupe a gagné son pari de nous amuser et la bonne humeur a gagné la salle, impatiente de retrouver enfin Nils Frykdahl et sa bande. Sleepytime Gorilla Museum Hélas, à 21h30, Sleepytime Gorilla Museum commence à peine à installer son matériel sur scène. Son show ne débutant que dix minutes plus tard, c’est un peu dépité que l’on s’aperçoit qu’il ne reste pas plus de cinquante minutes de prestation… Déjà 22h25, et la fin du concert approche; mais le public, mis en appétit, en redemande. Visiblement, pas certain d’avoir le temps ni l’autorisation de jouer un rappel, le groupe fait mine de sortir. Heureusement, ils reviennnent et achèvent leur prestation par un rappel magistral, avec un « The Donkey » bien dans la veine des morceaux précédents : vigoureux et servi avec une grande maestria. En plus d’être des musiciens sympathiques et de savoir impliquer le public, Sleepytime Gorilla Museum sait être, sur scène, aussi puissant qu’intelligent, aussi précis que débordant, comme les meilleurs groupes. Ce concert fut donc un excellent moment et a donné au public parisien une belle idée du talent du groupe, en dépit d’une prestation vraiment beaucoup trop courte. Christophe Manhès site web : http://www.sleepytimegorillamuseum.com/ |