Spaced Out - Unstable Matter

Spaced Out est un groupe canadien ayant déjà trois albums à son actif en plus d’un live. Le groupe avait déjà fait parler de lui lorsque Sacred Gin son troisième album était sorti en 2003. Unicorn Records a tendance à proposer des groupes de qualité et même si au Canada, les groupes de death metal technique ont forte réputation, il ne faudrait pas non plus en oublier les autres styles.

Spaced Out, lui, donne dans le métal progressif, genre qui se fait de moins en moins sans le chant. Oui, Spaced Out est un groupe instrumental. Mené par Antoine Fafard (basse, guitare et programmation) et ses deux acolytes Martin Maheux (batterie) et Mark Tremblay (guitare), le trio peut se féliciter de rendre la technique abordable quand elle est alliée à un goût de la mélodie certaine, recherchée et originale. Malgré la réduction de personnel depuis l’album précédent, la formation ne montre pas de signes de faiblesse, chacun exerçant plusieurs tâches.
Tous les morceaux proposés ici sont de durées relativement moyennes dans un souci de ne pas accabler l’auditeur. Tout est superbement dosé aussi bien dans les passages un peu plus techniques que ceux ambiants, les soli en tout genre ne sont pas permanents permettant ainsi aux morceaux de respirer. Ceux-ci sont construits de sorte à ce que l’auditeur puisse suivre l’évolution des riffs sans se faire larguer ou déborder par des changements de rythmes intempestifs ou des idées trop farfelues. Des titres comme « New Breed » ou « Art Attack » ne peuvent qu’étonner, l’un par sa complexité l’autre par sa recherche mélodique ancrée dans le début des années 1990.
La production, bien que brute en bien des aspects, n’agresse pas les esgourdes. Son côté rentre-dedans donne une force supplémentaire au groupe. Le son de chaque instrument semble être le résultat de choix personnels par la diversité des sons de guitares et de synthés. L’ensemble est en parfaite harmonie et donne une justification à cette production particulière.

Unstable Matter est un album courageux dans le sens où il faut oser une telle musique à l’heure actuelle. Tout y est savamment distillé au sein de ces quelques quarante-six minutes de musique où métal progressif instrumental et accents jazz se marient à la perfection.