Threshold - Dead Reckoning
Sorti le: 25/03/2007
Par Dan Tordjman
Label: Nuclear Blast
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Threshold nous avait quittés voici maintenant un peu plus de deux ans avec l’excellent Subsurface qui gommait le coup de mou accusé par les Britanniques sur Critical Mass. Un album de plus au compteur (en l’occurrence le huitième), un musicien en moins puisque le guitariste Nick Midson a décidé de mettre entre parenthèses son implication au sein du groupe, laissant à Karl Groom la tâche d’enregistrer toutes les guitares.
Dès lors de deux choses l’une : soit le père Groom est triste suite au départ de Midson, soit il est content. Car disons-le franchement, la teneur élevée en guitares est telle qu’à l’écoute le guitariste pète littéralement la forme ! Dead Reckoning est à ce jour le plus expérimental des disques enregistrés par Threshold. Outre les riffs en acier trempé de Karl Groom et les claviers bien sentis de Richard West, la coloration « Queen » dont Threshold était marqué semble s’être quelque peu délavée. Que les fans de la Reine se rassurent, l’influence est toujours présente (notamment au niveau des chœurs) et les refrains sont toujours aussi accrocheurs, tels ceux de « Slipstream » ou « Elusive ». Mais de nouveaux noms tels que Muse (sur « Slipstream ») ou Queensrÿche ( sur « Elusive ») semblent avoir traîné dans la tête de West, Groom et consorts. Autres signes de ce relatif renouveau : la présence de Dan Swanö (Nightingale, Edge Of Sanity, Star One) venu pousser la chansonnette, pardon, la « beuglette », sur les deux titres précités aux cotés d’un Mac toujours aussi irréprochable. Le coup de chapeau est à tirer à Johanne James et Steve Anderson : quelle section rythmique de folie ! Le meilleur des deux mondes est réuni : la puissance de James (petit batteur mais immense frappe) et le groove léché et carré d’Anderson.
Les innovations ne se limitent pas à la seule présence de Dan le Viking. Richard West n’est pas en reste et sort de ses claviers des sons aux tendances electro à la Rammstein, Linkin Park (dont il est grand fan) ou Nine Inch Nails. Il s’en donne à cœur joie sur des titres comme « This Is Your Life » ou « Hollow ». Autant de pavés jetés aux oreilles de l’auditeur qui les consommera sans modération. Il faut attendre les premières mesures du mini-épique « Pilot In The Sky Of Dreams » pour connaître la première accalmie relative… et mieux repartir sous un déluge de guitares plus orientées thrash que par le passé. Est-ce là le résultat du départ de Nick Midson ? Nous espérons avoir la réponse des intéressés prochainement dans ces colonnes. Il n’y a pas de véritable temps mort digne de ce nom mais des parties de piano bien à propos, il y en a sur « Pilot In The Sky Of Dreams » et « Disappear » (non, ce n’est pas une reprise de Dream Theater). C’est en apothéose que se clôt Dead Reckoning avec « One Degree Down » et son final à couper le souffle, digne des heures les plus dorées de Pink Floyd.
Terminons ces quelques lignes pour dire que Dead Reckoning est un album qui file à cent à l’heure, sans temps morts (et ce n’est peut-être pas si mal après tout), servi une nouvelle fois par une excellente production qui ravira les fans de guitares acérées et de mélodies vocales riches et élaborées. Un nominé de plus à la catégorie « Album de l’année 2007 ». And the winner is …