Evergrey - Monday Morning Apocalypse

Sorti le: 20/03/2006

Par Julien Damotte

Label: InsideOut Music

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Après The Inner Circle en 2004 et le double live A Night To Remember l’an dernier, les Suédois d’Evergrey livrent déjà leur nouvel album : Monday Morning Apocalypse.

Première constatation : le son est très différent de leurs précédents albums car beaucoup plus professionnel. Il faut dire que le groupe a pour la première fois de sa carrière fait appel à des producteurs extérieurs et pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit du duo Sanken Sandquist / Stefan Glauman, ayant déjà œuvré pour des artistes comme Rammstein, Britney Spears, Bon Jovi ou encore Def Leppard. Malheureusement, ce qui aurait pu constituer un des points forts de l’album vient plutôt se ranger au rayon des déceptions. Le son est beaucoup trop propre, les guitares bien moins incisives qu’autrefois et la voix de Tom Englund un poil trop en avant. L’album sonne beaucoup plus « commercial » que ses prédécesseurs et cela ne sera sûrement pas du goût de tout le monde tant le son très dense si caractéristique des Suédois semble avoir été dénaturé au lieu d’être mis en valeur.

Autre constatation, et elle est bien plus inquiétante. Même après plusieurs écoutes, ce disque laisse un sentiment de « déjà entendu ». Evergrey applique la même formule qu’avec ses deux derniers albums en date et Monday Morning Apocalypse a beaucoup de points communs avec Recreation Day sans toutefois l’égaler. Les chansons sont plus directes, plus « commerciales » elles aussi et l’album manque sérieusement de saveur. Même la voix de Tom Englund, pourtant si unique, ne nous transporte nulle part cette fois-ci tant les mélodies et intonations vocales manquent d’originalité et ne sont pas à la hauteur d’un groupe de la carrure d’Evergrey.

Bien sûr, il convient de nuancer ce constat si négatif. Si la première partie de l’album déçoit par son manque de nouveauté (avec par exemple l’insipide « In Remembrance » ou le très kitsch « Lost » qui fait plus penser à la B.O. de Rocky qu’à un titre d’Evergrey), des morceaux comme « Still In The Water » et « At Loss For Words » semblent plus dignes du talent des Suédois. Par ailleurs, on trouve ça et là de bonnes idées mélodiques, quelques gros riffs qui donnent envie de secouer la tête et aussi plusieurs soli très réussis, mais rien qui tienne vraiment en haleine de bout en bout. Le savant mélange entre puissance et mélodie dans lequel Evergrey excellait semble atteindre ses limites avec ce nouvel album.

Evergrey aurait-il tout dit ? Il faut espérer que non ! Par contre, l’auditeur, a fortiori fan d’Evergrey, habitué à des albums de très haute facture comme In Search Of Truth , Recreation Day ou même The Inner Circle risque de ne pas trouver son compte dans ce nouvel album. Gageons qu’en passant un peu plus de temps sur le prochain album, le groupe arrivera à nouveau à surprendre…