CONCERT : CLARA PONTY | |
Lieu : Paris, Théâtre de l’Européen Date : 8 novembre 2005 Photos : Christophe Morin | Il est des concerts auxquels nous avons la chance d’assister, et qui sont aux antipodes des déluges de guitare et de décibels que nous rencontrons habituellement. Ainsi, Progressia a été témoin d’un moment unique et rare, une soirée délicate, un moment partagé avec une magicienne. Son nom : Clara Ponty. Fermez les yeux, on vous emmène.
Set-list : Glimpse Of Paradise – Mind Spin – Atlantis – Romance – Pierrot – Migration – The Embrace – The Paths To Wisdom – Mirror Of Truth – In The Shadows Of Stars – Spirit Dancer – The Last Romantics – Mandarin Dream – Lasting Peace – Reminescence – Echoes. Rappel : Greensleeves
Le théâtre de l’Européen est bien rempli ce soir. Deux cent personnes se sont données rendez-vous pour assister à une soirée enchanteresse avec une magicienne du piano, en la personne de Clara Ponty. Evacuons le doute d’emblée : Clara a bien un lien de parenté avec Jean-Luc Ponty, puisqu’elle est la fille de l’illustre violoniste. De là à se dire que le talent se transmet de père en fille, il n’y a qu’un pas, allègrement franchi lors de ce concert. (Ndlr : rappelons que Jean-Luc Ponty a prêté son talent et ses cordes à Frank Zappa notamment sur Overnite Sensation et Apostrophe, deux pierres angulaires de la discographie du Grand Wazoo). Clairement, le talent chez les Ponty, c’est une affaire de famille ! Clara Ponty est accompagnée de Nathanael Mallory à la contrebasse et de Ze Luis Nascimento aux percussions. A peine est-elle installée au piano que la magie opère immédiatement. Dès les premières notes de « Glimpse Of Paradise », on est littéralement transporté, on ferme les yeux et l’on se sent pousser des ailes, sentiment qui se confirme sur « Mind Spin », qui nous emmène encore un peu plus haut.
Puis la belle prend le micro pour nous dire que ce concert est une invitation au voyage. Vous ne pensiez pas si bien dire, Clara ! En route pour la Grâce. En effet, la musique de Clara Ponty est un mélange réussi, résultant de la rencontre entre trois genres pianistiques, le classique, le jazz et le New Age. Ainsi, en plein vol, nous sommes invités à plonger dans le monde merveilleux d’ « Atlantis », et une fois encore le charme agit. Lors de cette soirée qui va de surprise en surprise, on croit que le moment fort est passé avec « Pierrot » et le nostalgique « The Embrace », que la belle a composé pour sa grand-mère, mais la cerise sur le gâteau s’appelle Jean-Luc, qui rejoint sa fille sur scène pour interpréter « The Paths To Wisdom », en guise d’échauffement. Car c’est sur « Mirror Of Truth » que le violoniste se déchaîne et donne une véritable leçon de classe. La sobriété de l’interprétation donne au morceau une saveur et une intensité particulières, à tel point qu’on en redemande. Vœu exaucé avec « In The Shadows Of Stars » avant de quitter la scène de la même manière qu’il l’a investie, en toute simplicité.
Mais Clara n’est pas en reste en termes de charisme : lorsque ses mains caressent les touches, c’est un frisson qui parcourt tout le public, surtout lors d’un moment fort en émotion, avec un « Reminescence » autobiographique et chargé d’histoire, puisqu’il fut composé par Clara à la suite d’une rupture. Enfin, il est temps de mettre, toujours avec autant de délicatesse, l’audience à genoux avec « Echoes », sur lequel Ze Luis Nascimento fait montre de son talent et de sa créativité au cours d’un solo de percussions endiablé. Est-il utile de dire que le rappel ne fut, hélas, qu’une simple formalité qu’on aurait aimé voir un peu plus longue ? Mais quel rappel, cependant ! Une reprise de « Greensleeves » à l’image de la maîtresse de cérémonie : belle, délicate et raffinée, en clôture d’un concert bien loin des guitares qui composent le quotidien des concerts de progressif, pour notre plus grand bien ! La magie naît parfois d’un seul piano.
Dan Tordjman site web : http://www.claraponty.com retour au sommaire |