Neal Morse - ? (Question Mark)

Sorti le: 26/11/2005

Par Dan Tordjman

Label: InsideOut Music

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Neal Morse sort un nouvel album ! En fait… comme chaque année ! C’est à croire qu’il est en compétition avec Roine Stolt pour le trophée de l’artiste le plus prolifique. Depuis son départ de Spock’s Beard et après avoir annoncé la fin de sa carrière musicale, le Morse a tout de même trouvé le moyen de sortir deux albums studio et un DVD.

Force est de constater que d’album en album, le Révérend Neal semble s’approcher chaque fois un peu plus de la perfection, et ce toujours accompagné de ses fidèles, Mike Portnoy à la batterie et Randy George à la basse. Son premier rejeton, Testimony, péchait par ses longueurs et ses passages redondants. Après une bonne confession, ce péché fut absous sur One, qui alternait ballades sirupeuses et envolées progressives de haute folie ! Qu’en est-il donc de ? (Question Mark) ? Il est agréable de voir que le prêche du Révérend Morse a été quelque peu élagué : c’est est fini des longs discours évangélistes de vingt minutes. Ce n’est pas en saoulant ses supposés fidèles qu’on les fidélise pour autant ! Ici, le sermon le plus long est « In The Fire » qui dure sept minutes, autant dire trois fois rien quand on sait que Neal Morse est un habitué des longs pavés progressifs.

Mais ces titres « amputés » sont-ils moins progressifs que ce qu’a pu nous servir Notre Père par le passé ? Que ses paroissiens se rassurent : le discours du Révérend est certes plus court, mais il reste toujours aussi fou, et ce, dès les premières mesures de « The Temple Of The Living God » qui commence doucement pour mieux finir en puissance avec des passages guitares / saxophones fort ingénieux, montrant que le Père Neal n’a pas perdu son sens de la mélodie. Il convient de préciser que Morse rend hommage à sa Sainteté Lennon sous la forme d’un « In The Fire » calqué sur « Magical Mystery Tour », avec des harmonies vocales dignes des Beatles (NDRC : faut-il en déduire que l’ami John expie ses pêchés dans les flammes de l’Enfer ?). Ladite louange dure deux minutes avant de partir en vrille dans une envolée comme seul Notre Père sait les concocter, et continue sur « Solid As The Sun ».

Cet album révèle une certaine cohésion, mot que l’on croyait banni du vocabulaire du Révérend ! On se demande aussi, à l’écoute des reposants « The Glory Of The Lord » et « Outside Looking In », s’il n’a pas écrit son disque dans une église. Plus loin, on croirait cependant que le Père Neal a ressorti ses premiers albums avec Spock’s Beard, comme en témoignent « 12 » et ses passages jazz. L’empreinte (ou les poils ?) de la Barbe semble bel et bien indélébile : « Entrance » et « Inside His Presence » qui reprennent ces montées en puissance jouissives avec explosion d’instruments à tout va pour s’achever en apothéose sur « The Temple Of The Living God » !
Qu’est-ce qui a bien pu aider le Père Neal dans cette réussite spirituelle et musicale ? La présence de moult apôtres prestigieux en les personnes de Jordan Rudess, Roine Stolt ou Alan Morse ? Dieu seul le sait. Ce que nous savons en revanche, c’est que le Révérend Morse est de retour en très grande forme, pour prêcher la bonne parole du Progressif. Alléluia !