CONCERT : DREAM THEATER | |
Artiste : Dream Theater Lieu : Paris, le Zénith Date : 6 octobre 2005 Photos : Buzz | Dream Theater, à Paris, fait toujours figure d’événement et est source de moult spéculations quant aux éventuelles surprises auxquelles les fans auront droit. L’Octavarium World Tour a fait escale au Zénith en ce début de mois d’octobre. Et quelle escale ! Car si la direction artistique du groupe divise depuis plusieurs années, il convient d’admettre que Dream Theater a toujours une notion intacte de la générosité, puisque ce sont près de trois heures de concert, séparés en deux sets, que les Américains offrirent en cadeau au public français, pour fêter leur vingt ans et, peut-être, pour se rattraper de la courte prestation donnée au Parc des Princes en juin dernier… Magnéto Serge ! Set-list : Première mi-temps : The Root Of All Evil – Never Enough – Another Won – Afterlife – Under A Glass Moon – The Mirror – Lie – Raise The Knife – Peruvian Skies – Home – Seconde mi-temps : The Glass Prison – This Dying Soul – I Walk Beside You – Sacrificed Sons – Octavarium – Arrêts de jeu : The Spirit Carries On – Learning To Live Posons d’emblée la question : qu’attendre de ce concert, quand on sait que la majorité de la rédaction est restée sceptique face à Octavarium ? La réponse : des surprises en pagaille ! Certes, on s’attendait à ce que « The Root Of All Evil » ouvre le premier set, suivi sans surprise d’un « Never Enough » puissant au possible. Le ton est donné d’entrée : un son énorme et clair même si Jordan Rudess est un poil trop en avant dans le mix. Une fois n’est pas coutume, John Myung s’avance sur le devant de la scène et John Petrucci donne quant à lui l’impression de s’ennuyer un peu, mais ça ne l’empêche pas de dérouler les notes comme à son habitude. Concernant Mike Portnoy, il vit avec Paris une longue histoire d’amour, on le sait. Le batteur est toujours aussi intenable derrière son char d’assaut et pour prouver son affection pour notre belle capitale, le lascar arbore fièrement le maillot du Paris Saint-Germain, chose qu’il avait déjà faite au Parc des Princes. La première surprise du concert nous ramène vingt ans en arrière, à l’époque de Majesty, avec « Another Won ». Qui pouvait prévoir que le groupe ressortirait ce titre du grenier ? L’effet de surprise est réussi et réitéré avec « Afterlife » avant le premier monument de la soirée, un « Under A Glass Moon » limpide. Cependant, dès les premières mesures, on s’inquiète quant à l’interprétation de James LaBrie. Le Canadien, qui avait pourtant très bien commencé le concert, connaît quelques errances sur « Afterlife ». Il s’en sort toutefois honorablement, atteignant les notes les plus aigües sans trop de problèmes et profite de l’enchaînement avec « The Mirror » et « Lie » pour se reposer la voix. Deuxième grosse surprise de la soirée : un inédit de Falling Into Infinity est annoncé et Dream Theater sert un gros morceau avec « Raise The Knife », rarement interprété en public. L’accueil est immédiat et les fans, ravis, devancent du coup le rendez-vous qu’ils avaient fixé aux anges un peu plus tard, sur « Peruvian Skies », pendant lequel les Américains enchaînent les clins d’œils à Pink Floyd avec « Wish You Were Here » et Metallica avec « Wherever I May Roam ». Pour clôturer ce premier set, on aurait préféré peut-être « Fatal Tragedy » ou « Scarred », mais c’est hélas le redondant et désormais devenu pénible « Home » qui s’y colle. Quinze minutes de pause sont alors décrétées avant le début de la deuxième mi-temps.
C’est sous le signe de la poésie que démarre ce second set puisque « The Glass Prison » et « This Dying Soul » entament les débats, et que certains spectateurs trouvent un peu trop in your face, d’autant qu’ils sont agrémentés de quelques pains de John Petrucci. Qu’à cela ne tienne, « I Walk Beside You » fait retomber l’ambiance avant les deux véritables pavés de la soirée, « Sacrified Sons » et « Octavarium » sur lesquels Jordan Rudess fait irrésistiblement penser à un gamin le jour de Noël avec ses nouveaux jouets. L’interprétation est parfaite et sans aucune faille, même du côté de James LaBrie. Mais ils n’ont pas la classe d’un « Change Of Seasons », largement attendu par les fans pour le rappel.
Parlons-en, du rappel, d’ailleurs. La cerise sur le gâteau. Quoi qu’on dise de « The Spirit Carries On » – certains pensent qu’il est présent sur toutes les tournées du groupe depuis sa composition et qu’il est devenu pénible –, il fait clairement effet et est repris en chœur par tout le Zénith. Y avait-il plus belle manière de conclure cette soirée ? Assurément non, et même si le public a longtemps réclamé « A Change Of Seasons », servir un « Learning To Live » en guise de dessert est une excellente idée. L’auditoire se montre comblé, et l’est plus encore à l’écoute de cette version réarrangée, avec une nouvelle partie instrumentale et un LaBrie en forme olympique ! Ce retour à Paris est le meilleur concert de Dream Theater dans nos contrées depuis de nombreuses années. Certains s’y sont d’ailleurs réconciliés avec le groupe, resté un long moment à serrer les paluches du premier rang. « Paris est magique et nous n’avons jamais vu ça ailleurs ». Normal, ici c’est Paris ! Dan Tordjman site web : http://www.dreamtheater.net retour au sommaire |