The Tea Party - Seven Circles
Sorti le: 23/09/2005
Par Djul
Label: InsideOut Music
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Apparu dans le courant des années 90, les Canadiens de The Tea Party bénéficièrent à leurs débuts de la vague grunge, avec leur mélange de rock direct et d’influences Zepelliniennes incontestables. Probablement arrivés au sommet de leur art avec le magnifique The Edges of Twilight (1995) d’un grand raffinement, le groupe a ensuite perdu en visibilité, avec des disques difficiles à trouver en Europe et une absence de près de 4 ans depuis leur petit dernier, The Interzone Mantras.
C’est donc avec plaisir que l’on a appris le retour des gars de l’Ontario, toujours menés par la voix rageuse de Jeff Martin, avec une signature sur Inside Out pour l’Europe dans la foulée. Un retour aux sources par ailleurs, puisque les influences orientales et les claviers en pagaille qui ont bâti le son du groupe au milieu de la décennie passée ont laissé place à un rock plus direct, en partie produit par le roi du genre, Bob « Monsieur Black Album » Rock.
Cet aspect plus accessible se fait sentir d’entrée, sur des titres d’inspiration « seventies » et aux racines américaines, comme « Writing’s On The Wall » et la voix beaucoup plus rageuse que d’habitude de Martin, ou les riffs multipliés à l’infini d’ « Overload » et « Coming Back Again ». Bien disposés au long du disque, ces morceaux ne lassent pas car ils s’intercalent entre des titres plus sophistiqués : « Stargazer » et ses influences anglaises (une partie centrale presque électro à la Starsailor !), le maintien de certaines sonorités venues de l’Orient sur l’introduction et les percussions de « Luxuria », et les incontournables ballades avec cordes et voix de tête à la Buckley (« Oceans », dédié à leur manager décédé d’un cancer, et le très beau « The Watcher »).
Le final est grandiose et achève de nous convaincre : un furieux « Empy Glass » aux guitares ciselées, un duo avec la chanteuse Holly McNarland sur le prenant « Wishing You Would Stay » et l’épique conclusion que constitue « Seven Circles », clos par l’un des plus beaux solos de guitare de ces dernières années, et porté par un piano doux-amer et quelques violons.
On reste sous le charme du raffinement des arrangements de Seven Circles, et de la classe d’ensemble qui se dégage de morceaux qui auraient pourtant pu paraître frustes sans ces cordes, ces claviers et cette production. A la manière de Vast, The Tea Party nous donne une grande leçon de « songwriting » et opère un come-back au premier plan.