Rush - Signals

Sorti le: 17/09/2005

Par Julien Negro

Label: Mercury

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Si Moving pictures a prouvé que Rush était un groupe voué à évoluer, Signals marque un véritable tournant musical : au lieu de jouer la carte de la prudence en proposant des titres dans l’esprit de leur précédent album, les trois Canadiens continuent d’incorporer de nouveaux éléments à leurs compositions. Le clavier est devenu une pièce maîtresse, qui grignote petit à petit le terrain de la guitare de Lifeson et les paroles s’éloignent de la science-fiction pour aborder des thèmes plus contemporains. La production est toujours aussi irréprochable et Terry Brown participe pleinement à l’évolution du son “Rush”.

Les huit titres proposés, bien que tous formatés pour un éventuel passage radio, reste percutants et modernes, à l’image du classique “The Analog Kid”, seul titre de l’album où la guitare reste maîtresse du jeu. Après un premier essai réussi sur Permanent Waves (“The Spirit of Radio”), Rush décide de remettre un peu de reggae sur les deux hits que sont “Chemistry” et “New World Man”, et continue l’exploration musicale sur “The Weapon” en y incorporant des éléments new-wave. On retiendra également l’excellent “Countdown” en clôture de l’album ou le bizarre “Losing It”, l’un des rares morceaux de Rush sans la moindre note de guitare.

Les changements sont nombreux et peuvent sembler trop radicaux, mais c’est sans compter sur la virtuosité de nos trois compositeurs. Rush est un caméléon, qui change de peau au gré de ses albums. Signals est le départ d’une nouvelle ère pour le groupe, qui décide d’aborder les années quatre-vingt avec un nouveau son et de nouvelles idées, qui atteindront leur sommet sur les productions à venir.