Popol Vuh - Das Hohe Lied Salomos (rééd.)
Sorti le: 18/08/2005
Par Jean-Daniel Kleisl
Label: 10 Worlds
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Les maisons de production allemandes se sont donné le mot et ont décidé semble-t-il de remasteriser en douze mois dix ans de Krautrock germanique, plutôt kraut que rock d’ailleurs. Après Klaus Schulze et Amon Düül 2 chez InsideOut, c’est au tour de Popol Vuh pour SPV. L’indigestion guette !
Popol Vuh, c’est le groupe de feu Florian Fricke et son personnel variable. En ce milieu des années soixante-dix, la bande à Fricke (piano et production) est formée de Daniel Fischelscher (guitares et percussions) et Djong Yun (voix). A ce trio de base viennent s’ajouter sur Das Hohelied Solomos les invités Al Gromer au sitar et Shana Kubla aux tablas. Notons d’ailleurs que Daniel Fischelscher et Al Gromer ont sévi justement dans Amon Düül 2.
Selon les spécialistes du groupe et les grands critiques, ce disque et son successeur Letzte Tage – Letzte Nächte, marquent l’apogée du style de Florian Fricke, le point névralgique de sa collaboration avec l’ancien guitariste et batteur de Amon Düül 2, et par conséquent les meilleurs albums de Popol Vuh. Ce sont aussi ceux que l’on conseille le plus vivement d’écouter pour s’immerger dans le groupe.
Peut-être… Soit le chroniqueur a un sérieux problème auditif, soit cette musique est diablement surestimée. Certes, Popol Vuh est au point de départ des musiques New Age, à l’instar de Tangerine Dream et Klaus Schulze, des Allemands « choucrouteux » eux aussi, mais diantre, que cette musique est lisse et incapable de susciter la moindre émotion !
La guitare de Fischelscher est accompagnée par des accords éthérés de Fricke au piano et quelques doucereuses interventions vocales de de Djong Yun, et l’instrumentation utilisée (sitar, tablas) donne une touche très orientalisante. Le rythme, généralement lent et lancinant, et le climat sonore, pourraient amener à la rêverie mais la sauce ne prend pas ! Même dominé par une guitare le plus souvent électrique mais non distordue, ce disque est ennuyeux, quand bien même il s’agit d’un album concept sur l’amour, écrit à partir de textes bibliques. On aurait pu en attendre quelque chose de bien plus savoureux.
Voilà bien l’impression donnée par Das Hohelied Solomos au chroniqueur désemparé… C’est un peu comme si le Floyd n’avait sorti que des Obscured by Clouds. Oh, que l’on se rassure, Popol Vuh reste plus intéressant que les orgies électroniques de Klaus Schulze, et surtout, ses albums ont l’avantage d’être plus courts : quarante minutes pour celui-ci, bonus compris !