Yes - Drama
Sorti le: 08/03/2005
Par Greg Filibert
Label: Atlantic Records
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Drama : un nom prémonitoire choisi en vue du résultat ? On est en droit de le penser. Jugez plutôt : Rick Wakeman et surtout Jon Anderson quittent Yes ! Après un claudicant Tormato, nos deux comparses se font la malle, en laissant dans le désarroi Howe, Squire et White. Pourtant le trio décide de continuer l’aventure en recrutant un duo pop : les Buggles ! Souvenez-vous : le tube interplanétaire « Video Killed The Radio Star », c’était eux ! L’intégration de Trevor Horn au chant et de Geoffrey Downes aux claviers a de quoi laisser sceptique, tant le style des deux groupes est diamétralement opposé.
Le constat n’est pourtant pas si dramatique : Yes retrouve une seconde jeunesse, revenant à un style qu’on lui connaît, sans toutefois atteindre les sommets. Si Trevor Horn ne fait pas oublier la voix pure d’Anderson, il faut reconnaître qu’il s’en sort honorablement. L’ex-Buggle fait de son mieux pour coller à l’esprit de son prédécesseur, bien aidé par les chœurs de Squire et Howe, quant à Downes, son jeu plus sobre permet d’aérer le paysage musical de façon positive, laissant beaucoup d’espace aux autres musiciens. C’est d’ailleurs à un Chris Squire particulièrement inspiré auquel on a droit, tant ses lignes de basse sont inventives, mélodieuses et efficaces.
Parmi les huit titres, on retiendra le progressif « Machine Messiah » pour son riff principal et ses vocaux accrocheurs, « Into The Lens » pour son côté années quatre-vingt et « Tempus Fugit », emprunt de la nostalgie des premiers Yes.
Yes retrouve donc un peu de sa dignité avec ce très correct Drama, qui efface presque les ratés de Tormato. Malheureusement, cet album marque la fin du groupe : Trevor Horn est littéralement conspué par le public lors de la tournée, dont il garde même des séquelles à la voix. Howe et Downes s’en vont former Asia, tandis que Squire et White tentent de mettre en place le projet XYZ avec Jimmy Page et Robert Plant de Led Zeppelin, mais sans succès.