Art Bears - Hopes and Fears (rééd)
Sorti le: 24/02/2005
Par Djul
Label: Re Records
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A la suite de notre chronique de Desperate Straights, album de 1975 voyant Henry Cow et Slapp Happy fusionnés pour donner naissance à un hybride entre musique nouvelle et cabaret, intéressons-nous aux Arts Bears. Ce trio fut formé à la suite de Henry Cow par Chris Cutler et Fred Frith avec la chanteuse déjantée Dagmar Krause en 1978, tandis que Hodgkinson et Cooper continuèrent avec Cow et composèrent Western Culture. Très proche de la musique de Desperate Straights, celle des Art Bears restant néanmoins plus sombre.
C’est donc en 1978 que sort le premier disque des Art Bears, Hopes and Fears. « On Suicide » annonce l’ambiance des cinquante minutes que le morceau introduit, tant musicalement que textuellement. Dramatique, angoissée et prise de soubresauts, la musique des Art Bears ne se laisse pas facilement apprivoiser, outre son indéniable noirceur. Autre morceau emblématique, la pièce centrale, « In Two Minds », la plus longue composition de l’album, qui mélange les ambiances, entre Brecht, influence récurrente depuis Desperate Straights, et les Who, pour un pont échevelé particulièrement inattendu, mais savoureux. Krause impressionne par sa capacité à chanter dans un contexte instrumental aussi tourmenté, et s’avère en réalité être la seule vocaliste à avoir réussi pleinement à s’imposer sur du rock in opposition. Notons néanmoins que l’appellation est peut être erronée concernant Art Bears, en tout cas pour leurs deux premiers disques.
Il faut noter que la musique des Bears reste néanmoins plus accessible que celle de Henry Cow, ce qui explique que les morceaux, composés en même temps que Western Culture aient provoqué la scission du groupe. Plus proche d’un Univers Zero pour l’aspect musique de chambre, le groupe se retrouve renforcé par l’apport d’un trio atypique composé… du reste de Henry Cow, comme quoi ces musiciens ne sont pas rancuniers !
Lindsay Cooper (basson, haut-bois, sax), Tim Hodgkinson (piano, orgues, clarinette) et Georgie Born (violons, basse) apparaissent donc sur ce disque.
Au final Hopes and Fears se compose d’une série de pièces de musiques ambitieuses, portées par le charisme de Krause, qui s’impose comme la Nico du progressif de la fin des années soixante-dix. Voici certainement l’album par lequel commencer pour découvrir le trio.