Arena - Pepper’s Ghost

Sorti le: 17/01/2005

Par Justin Poolers

Label: Verglas Music

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L’invention du Pepper’s Ghost remonte à 1862, lorsque John H. Pepper et Henry Dircks perfectionnent la méthode de ce dernier pour créer l’illusion – frappante – d’un fantôme sur une scène de théâtre.
Cent quarante-deux ans plus tard, Arena livre sous le même nom son septième album studio. Arrivé sur la scène progressive en 1995, le groupe n’a cessé de produire un rock mi-progressif mi-hard, la balance penchant de plus en plus nettement vers le second depuis Contagion en 2002. Quid du nouveau-né ?

Ce disque continue bien sur le chemin tracé par son prédécesseur, et va encore plus loin : la guitare s’impose en reine, les titres étant dans leur ensemble bâtis autour de l’instrument. Tous sont assez énergiques, avec tout de même une ou deux douceurs disséminées, tel « The Eyes of Lara Moon ». On pourrait même aller jusqu’à comparer le riff de « Opera Fanatica » à du Shadow Gallery (NdRC : notons le conditionnel !), mais d’une manière générale, c’est à Threshold qu’on pensera le plus souvent.
Si l’ensemble est de bonne facture, avec une exécution millimétrique et une certaine qualité d’interprétation, il reste que l’on s’ennuie un peu à l’écoute de ce Pepper’s Ghost plus album de bon hard rock sophistiqué que de progressif pur jus. En effet la recherche musicale ne sera pas venue au rendez-vous, et les progressions harmoniques restent le plus souvent simples, laissant la porte ouverte à tant de développements possibles pourtant. L’originalité et la « grandeur » des thèmes n’ayant jamais été le fort du groupe, rien de nouveau à l’horizon donc. Certains passages instrumentaux se distinguent néanmoins, brodés de guitare bien sûr, portées par des claviers en retrait mais efficaces.
Quant à la voix, bien que juste et chaude, elle ne réussit que rarement à dispenser Le Frisson… Histoire de goût ? Bref : rien n’est mauvais, mais peu d’idées s’avèrent assez fortes pour faire se dresser l’oreille.

Au vu de la pochette, on aurait pu soupçonner Arena d’avoir mis un peu de vintage dans leur son, jusqu’alors archétypal du net-et-sans-bavure. Non : la production reste fidèle à leur discographie : propre jusqu’à l’asepsie. Même la batterie semble triggée à la mode quatre-vingt-dix : souvenez-vous de Dream Theater et d’Images & Words ! On a alors un peu l’impression d’écouter du prog de batterie ou du rock aux hormones, plutôt qu’un vrai groupe élevé en plein air, répétant sans relâche dans sa cave (son studio).

Dr Jeckyll ou Mr Hyde ? Laurel, Hardy, du lard ou du cochon ? Pas mal pour du hard rock, passable pour du progressif, cet album épicera le début de la nouvelle année 2005 des fans d’Arena. Pour les autres, il passera comme un fantôme.