Ex-Vagus - Seconde Lumière
Sorti le: 06/01/2005
Par Justin Poolers
Label: Autoproduction
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Depuis quatre ou cinq ans, la scène progressive française veut elle aussi sa part de renommée, et que l’on tienne compte de son exception culturelle, s’il vous plait ! Ex-Vagus, groupe isérois tout sauf novice, sort enfin son premier album en 2004, après plusieurs démos et surtout un opéra-rock bien rodé sur scène.
Continuant sur sa lancée, le groupe a construit ce Seconde Lumière comme un concept, reproduit sur scène sous la forme d’un comédie musicale. L’histoire est celle de Amy Sundance, tueuse à gages interstellaire qui vient chasser sa proie sur terre. On baigne donc dans la science fiction jusqu’au front.
Le problème de ce genre d’exercice est qu’il n’est généralement restitué à sa juste valeur que sur scène, et on ne déroge ici pas à la règle. Autant le spectacle semble être à la hauteur et apprécié du public, autant l’histoire ne fait pas mouche sur CD.
Il faut dire que le chant, très théâtral, risque de ne vraiment passer qu’auprès des fans d’Ange. Tiens, parlons-en, d’Ange : Ex-Vagus apparaît marqué du fer rouge de la marque Descamps… Dominique Barboyon, clavier du groupe, est d’ailleurs proche du fan-club du groupe. Maladie française ou style bien à part ? A l’auditeur de juger, mais qu’il soit prévenu dès le départ : la filiation est évidente.
Côté musique, c’est avec le bon et énergique « Sur le Tarmac » que commence l’album. Une mélodie efficace et une bonne ambiance qui en font le meilleur titre de l’album. Passées les deux premières pistes, par contre, il devient plus dur de ne pas décrocher. Est-ce dû aux claviers de Dominique qui, s’ils sont bien joués, restent souvent sur les mêmes sons sirupeux et lisses, ou à la guitare peu renouvelée ? Peut-être aux deux, ainsi qu’au manque de surprises musicales et peut-être à la voix – très belle, attention – d’ Eric Vedovati qui peut rappeler un chanteur de variété connu. Peut-être est-on trop près de la variété justement, et pas assez de l’aventureux prog ? Il reste néanmoins certain que ces musiciens ne sont pas des débutants, et qu’en explorant un peu plus loin ils pourraient offrir de belles choses. Particulièrement avec une telle production : elle est d’un très grand niveau, même si certains partis pris peuvent paraître étranges.
Cet album, s’il a été réalisé avec passion et minutie, n’est fait ni pour les amoureux de la recherche musicale, ni pour les fans de prouesses techniques. Les amateurs de l’Ange – et c’est loin d’être un défaut – pourront par contre avoir envie de se pencher dessus.