Derek Sherinian - Mythology
Sorti le: 09/12/2004
Par Aleksandr Lézy
Label: InsideOut Music
Site:
Derek Sherinian travaille beaucoup et le fait de quitter Dream Theater ne risquait pas de le plonger dans la dépression. Il sort régulièrement des disques, que ce soit sous son nom ou bien sous celui de Planet X.
Quatrième album solo du claviériste après le bon Black Utopia, Mythology présente une liste d’invités tout aussi prestigieux mais en moins grand nombre… Il ne restait plus qu’à espérer que la qualité des morceaux n’en soit pas amoindrie pour autant.
Le maître des claviers poursuit son chemin sur les sentiers ardus de la musique instrumentale, avec des morceaux efficaces, propices aux interventions de chaque invité, et qui rendent l’ensemble tout à la fois énergique, fluide et homogène. Sherinian sait laisser parler ses camarades de jeu et ne cherche pas à s’imposer sur « son » album solo. Avec beaucoup d’humilité, il crée des atmosphères et des sons de grande qualité, sans jamais inonder l’ensemble.
Les morceaux restent dans la veine de ceux des albums précédents, divers et variés par leurs inspirations venues d’autres genres (flamenco, gospel …), tout en gardant cet esprit progressif cher à son cœur.
Zakk Wylde, John Sykes, Allan Holdsworth, Steve Stevens, Steve Lukather, Tony Franklin, Marco Mendoza, Simon Phillips, Brian Tichy – ces deux-là co-signent la production, Phillips étant déjà actif derrière le son d’Utopia – ou Jerry Goodman sont autant de noms au moins aussi connus que celui de Derek Sherinian dans le monde du metal progressif. Et c’est avec passion que chacun donne le meilleur de ce qu’il sait faire : les guitaristes se taillent la belle part du gâteau en proposant de superbes soli, exprimés avec une virtuosité nullement démonstrative mais très agréable.
La production, quant à elle, ne manque pas de poids : le son est lourd et puissant malgré un certain manque d’équilibre entre basses et aigus, parfois stridents.
Pas de réelle surprise donc, à l’écoute de ce Mythology. Sherinian poursuit pourtant son petit parcours en satisfaisant à chaque fois son public avec, il est vrai, un travail soigné et plein d’heureuses trouvailles.
C’est ainsi que l’on pourra trouver, pour la première fois sur un album solo de Sherinian, un morceau chanté par Zakk Wylde, The River Song, fruit d’une improvisation en studio. On décernera également une mention spéciale au morceau Trojan Horse, avec au violon Jerry Goodman.