Grand Stand - Tricks of Time

Sorti le: 20/11/2004

Par Djul

Label: Progress Records

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Quatre ans se sont écoulés depuis la sortie du premier album de Grand Stand, In the Middle, On the Edge, et après quelques changements de personnel (Leif Isberg à la basse, changement de guitariste et de chanteur), le quintette suédois revient avec Tricks of Time. Le groupe évolue dans un genre un peu hybride, à l’instar de ses collègues de label Specktrum : un néo-progressif mâtiné de metal. On retrouve sur ces nouvelles compositions autant de Marillion et de guitares à la Hackett que de références à Dream Theater et assimilés, tant dans les riffs que dans une certaine propension aux passages instrumentaux de longue durée.

Ainsi, dès le long « Jurassic Spark », on retrouve une structure progressive classique, avec claviers et chant mélodique, tout en douceur, auquels se mêlent au fur et à mesure des riffs heavy (quoiqu’un peu sous-mixés) et des tempos plus accélérés. Le chant de Goran Johnsson a cependant du mal à trouver sa place dans ce contexte, car il manque d’énergie et de conviction, se contentant le plus souvent d’airs chantonnés plutôt que de vrais couplets et refrains, sauf sur l’éthéré « Waiting for Water », où son ton effacé fait l’affaire. Les deux instrumentaux du groupe attirent d’ailleurs plus l’attention, le symphonique « Words Are Not Enough » et surtout le technique « Empty barrels rattle the most » avec son ouverture à la « Tarkus » (ELP). Sur ces passages, Michael Jensen fait merveille à la guitare, avec des soli très mélodiques à la Hackett, voire à la Latimer.

En termes de production, le groupe s’en sort honorablement, mais les guitares auraient gagné à être mises plus en avant dans ce mix un peu timide. On peut d’ailleurs faire ce reproche général à Grand Stand : un manque de personnalité et d’affirmation qui, aujourd’hui, l’empêche d’accéder à la première division, voire au statut de révélation. Pour cela, il faudrait développer cette formule assez originale qui est déjà la sienne, et sûrement accentuer les extrêmes qui cohabitent dans sa musique, plutôt que de tenter de les atténuer.