CONCERT : THRESHOLD | |
Lieu : Paris, La Maroquinerie Date : 18 septembre Photos : Dan Tordjman | Threshold de passage à Paris : une telle occasion ne se présentant pas souvent, Progressia s’est déplacé et propose un petit compte-rendu d’une soirée cent pour cent anglaise, puisque Karl Groom et ses compères étaient accompagnés de leur compatriote Devon Graves et de son groupe, Dead Soul Tribe. Une petite communauté s’est déplacée en ce samedi soir à la Maroquinerie pour assister à la seule date française de Threshold, date qui soit dit en passant, n’était pas prévue au programme : nous devons cette soirée à la mobilisation de nos confrères de » Prog La Vie « , association parisienne dynamique à l’origine de l’événement. Inconcevable ! Même si Threshold est la tête d’affiche de la soirée, il serait inconcevable de passer sous silence la prestation de Dead Soul Tribe, car le gang de Devon Graves a frappé fort, très fort en dépit d’un auditoire ramolli, assis sur les escaliers de la Maroquinerie, et qui n’a visiblement jamais entendu parler de la DST. Et pourtant, les têtes se sont secouées malgré la fatigue apparente du public (à moins que ce dernier ne se soit réservé pour Threshold ?). Avec son metal progressif mâtiné d’ambiances, la DST a littéralement captivé la Maroquinerie : tous les yeux sont rivés sur Graves, monstre de charisme qui se prend tour à tour pour Jimmy Page (lorsqu’il il sort l’archet de violon), Ian Anderson (quand il use de la flûte), et enfin excusez du peu, Jimi Hendrix (quand il endosse une Fender gaucher). Ainsi, même relativement immobile, la salle de la Maroquinerie est hypnotisée et salue comme il se doit la Tribe. Rendez-vous est pris en décembre, où Dead Soul Tribe fera à nouveau escale à Paris en compagnie de Rage. Le public passe sans transition de la séance d’hypnotisme de Devon Graves au cours d’éducation physique et sportive d’Andrew « Mac » Mc Dermott. Lorsque Threshold investit la petite scène au son de » Mission Profile « , l’on comprend que ce sera un concert à cent à l’heure. Première constatation : le son est correct (on entend même les claviers !) bien que Mac soit en proie à des soucis de micro. De plus, le groupe est en grande forme, y compris Mac qui nous avait laissés sur notre faim lors du Prog Power 2002. Le chanteur est véritablement de retour, en pleine voix, dans un kilt blanc et noir du plus bel effet (NDDan : ça, c’est une tenue » rock’n’roll !) ! Mac habillé par Jean-Paul Gaultier ? Pourquoi pas ? Après tout, d’autres s’affichent bien sur scène en tenue d’écolier. La part belle est faite à Subsurface, dernier disque en date du groupe, mais les Britanniques n’en oublient pas pour autant leurs albums précédents. Le public est ainsi gratifié d’un » Freaks » que le groupe n’avait pas joué sur la tournée Critical Mass, mais surtout à un » Long Way Home » auquel Johanne James donne le tournis. Cette tournée voit l’intronisation de Steve Anderson, nouveau bassiste, qui forme avec James une section rythmique de rêve, réunissant le meilleur des deux mondes : la puissance de James et le groove d’Anderson. Il est clair que Threshold a gagné au change avec ce musicien, qui se montre très à l’aise sur scène ! Chez les guitaristes, Karl Groom fait comme de coutume son » show « , déroulant ses solos, assurant les chœurs, taquinant Mac et papotant avec Steve Anderson, et même si Nick Midson reste rivé à son ampli, il n’en reste pas moins efficace en assénant ses riffs assassins. Premier moment d’accalmie avec la jolie ballade » The Destruction Of Words « , avant d’attaquer sur le morceau de bravoure de Subsurface et par la même occasion du concert : » The Art Of Reason « , assuré avec un réel brio. Mac se montre parfait de bout en bout sur ce titre, à la fin duquel il s’adresse au public : « Vous n’imaginez pas à quel point ce titre est un enfer, lorsqu’il s’agit de le chanter live, c’est a croire que mes collègues veulent ma mort (rires) ! L’enchainement » The Art Of Reason » / » Pressure » enfonce encore un peu plus le clou avant d’attaquer sur une autre tirade » Thresholdienne « , » The Ravages Of Time « , pour mieux terminer sur » Light And Space « . Mac n’a de cesse d’haranguer le public mais l’attraction de la soirée a pour nom Johanne James. Le batteur malicieux, tout en adoptant par moments un visage d’ange, jette des regards dignes d’un interné psychiatrique enserré dans une camisole de force, et déclenche l’hilarité du public. Bref, des soirées pareillement réussies, on en redemande ! À quand la prochaine ? Dan Tordjman retour au sommaire |