University of Errors - Jet Propelled Photographs
Sorti le: 04/07/2004
Par Aleksandr Lézy
Label: Cuneiform Records / Orkhestra
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Comme le dit lui-même Daevid Allen, l’un des fondateurs de Soft Machine (et plus tard de Gong) : « Cet album est un remake de At the beginnig/Jet Propelled Photographs de Soft Machine. Au départ une démo produite par Giorgio Gomelsky, ce fut le seul album de Soft Machine sur lequel j’apparais. C’était un mauvais jour pour moi sur les guitares et j’ai toujours rêvé de les refaire en les perfectionnant ». C’est chose faite avec University of Errors !
Bien sûr, la formation d’origine a changé : Daevid Allen chante, délaissant les guitares à Josh Pollock, qui en profite pour toucher au mégaphone, xylophone, piano, percussions et jouets ! A la basse et à la batterie officient respectivement Michael Clare et Warren Huegel. Toutes les chansons avaient été écrites par Robert Wyatt, Hugh Hopper ou Kevin Ayers : le Divided Alien a préféré totalement remanier les compositions de 1967 et par la même occasion les textes, afin de se sentir plus à l’aise lorsqu’il les chante.
Dépoussiéré, l’album ressort tout neuf et non dénué de sens car il remet au goût du jour des morceaux qui n’ont rien perdu de leur fraîcheur. Si si, c’est possible ! On retrouve a fortiori la touche des sixties avec un son rénové vraiment rock. La voix du sexagénaire Allen est époustouflante de douceur et de force à la fois. Le jeu de guitare de Pollock, imprégné de Krautrock, fait sonner les morceaux de manière si personnelle que l’on en oublie complètement les guitares originelles d’Allen (il est vrai que ce fameux jour de 1967, il ne devait pas être au mieux de sa forme !). Michael Clare, instigateur de cette jam session en 1998 sans laquelle cette aventure n’existerait pas, fait ronfler sa basse sur des lignes mélodico-rythmiques très fluides et Warren Huegel, au jeu et son de batterie typiques des années soixante-dix, propulse des rythmes chauds et entraînants, homogènes, collant parfaitement à l’esprit de l’époque.
En manière de récupération d’une « erreur de jeunesse », Daevid Allen réussit un pari fou, deux pierres d’un coup : faire du neuf avec du vieux, et rendre plus intéressant son seul album avec Soft Machine, et dont sa participation l’avait déçue. Conseillé aux fans éternels de Soft Machine comme de rock à la limite du psychédélique, ce disque est aussi l’occasion de découvrir les albums précédents, plus personnels du groupe.