Sonus Umbra - Spiritual Vertigo
Sorti le: 07/04/2004
Par Djul
Label: Musea
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Après un album passé inaperçu aux compositions de metal progressif basique peu inspirées, Sonus Umbra retente sa chance. Les trois années consacrées à l’écriture de nouvelles compositions n’ont pas été inutiles.
Si quelques réflexes « metal » subsistent ici et là, les ambitions « progressif gothique » se trouvent bien mieux exploitées et on commence à percevoir le concept des Mexicains. « Bones Machines » alterne ainsi passages enlevés et lumineux, très néo-progressif – les sonorités de claviers de Luis Nasser contribuent beaucoup à cette impression – et rythmiques lourdes et menaçantes empruntées à la vague metal gothique des années quatre-vingt-dix. Ainsi, des titres agressifs comme « Fascinoma » ou « Rust in My Sleep », l’un des meilleurs moments de l’album aux airs immanquables de Paradise Lost, se rapprochent de cette scène, même si souci du détail et arrangements complexes rappellent toujours le progressif.
Sonus Umbra arrive également à mêler les deux tendances, comme sur le sombre « Fool’s Arcadia » ou sur « Self Erosion », dont les arpèges naviguent entre Arena et Theatre of Tragedy. De même, la facette acoustique du groupe fait l’objet d’un traitement de faveur.
Si les capacités vocales d’Andres Aullet laissaient très sceptique sur le premier album, Snapshots from Limbo, les progrès dans ce domaine se remarquent ici. Une plus grande maîtrise et à des mélodies plus inspirées, le rapprochent de Fish, avec néanmoins un phrasé très particulier assez proche d’Ozzy Osbourne ! Cette particularité nécessite un certain temps d’adaptation et risque d’en rebuter quelques-uns. Notons cependant qu’une choriste déjà présente aux débuts du groupe, Lisa Francis, apporte une diversité bienvenue. L’ensemble est bien produit et surtout atteint cette fois son but : créer des atmosphères mélancoliques et menaçantes, en étant rarement poussif.
Seule « ombre » au tableau : le double morceau « Amnesia Junkies », dont les paroles très polémiques à l’encontre de la politique américaine et israélienne, se fondent sur des raccourcis particulièrement rapides, tout en étant musicalement moins percutant.
Pas encore totalement finalisée, la formule originale de Sonus Umbra nécessite encore plus d’assurance de la part de son chanteur, et plus de distance envers quelques poncifs, tant progressifs que gothiques. Néanmoins, les progrès accomplis entre le premier et le second album permettent de nourrir des espoirs dans la capacité du groupe à s’affranchir de ses références.