Lunaris - Cyclic
Sorti le: 27/03/2004
Par Julien Van Espen
Label: Earache
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Originaire de Norvège, Lunaris se réclame avant tout du black metal, mais revendique une technicité mise au service d’une certaine « progressivité ». Les membres de Lunaris ont auparavant officié dans différents groupes (1349, Trelldom) et se sont adjoints les services de Steve Di Giorgio (Death), pour leur second album, Cyclic.
Lunaris évolue dans un black « méchant » et technique, agrémenté de passages effectivement influencés par le progressif, si par progressif on entend quelques mesures asymétriques (l’intermède jazzy de « Slaves Of Opinion », assez surprenant) et des plages d’accalmies reposant essentiellement sur les claviers. Les composantes majeures du black metal sont bien présentes : voix extrêmes (gutturales et aigües), blast beats et agressivité, mais Lunaris se différencie de ses collègues du genre par une grande maîtrise de cette agressivité, qui jamais ne sonne de manière brouillonne, et par l’adjonction de rythmes plus « mécaniques», rappelant parfois le death metal, le tout apportant une certaine fraîcheur à l’ensemble.
Les musiciens dominent clairement leur sujet, contrairement à certaines formations dont la réputation est plus fondée sur une attitude que sur la qualité musicale. Les claviers et les voix claires ponctuent Cyclic avec pertinence, même si le chant, dans ces moments d’accalmie, sonne parfois un peu trop « années 80 » (« I.A.D ») par rapport à la couleur générale. Bon nombre de soli de guitares suivent des gammes pentatoniques, chose assez surprenante pour une formation de ce style, apportant eux aussi une bouffée d’air bienvenue.
Le son d’ensemble laisse place à tous les protagonistes avec une certaine clarté et on est à des années lumières de l’impression d’un « essaim d’abeilles en folie » que l’on peut ressentir sur les disques extrêmes. Il est dommage cependant que la basse passe à la trappe, comme c’est trop souvent le cas, mais aussi que les claviers ne prennent pas plus d’importance dans les compositions et dans le mixage, réalisé par le groupe lui-même.
Lunaris risque de défriser les amateurs de progressif pur jus, mais il a de grandes chances de séduire le public des musiques extrêmes. Si Cyclic n’est qu’un cousin éloigné du progressif, il n’en demeure pas moins que sa facette la plus dure a de quoi plaire, avec un black metal de haute qualité, précis et bien interprété : un bon disque pour tenter une première rencontre avec le style.